Lancement de Birdie Veilleux (+ BLAMM) : Une première envolée plus que réussie

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Vendredi le 30 mai dernier, la chaleur du soleil était bien présente et les oiseaux chantaient bien fort comme si ceux qu’arboraient fièrement les spectateurs sur leurs chandails sérigraphiés par l’artiste avaient tous pris vie. Tout de suite en passant la porte de la salle, on se sent bien. Les rires, les accolades et l’ambiance créée par les guirlandes lumineuses accrochées entre les poutres nous donnent rapidement le sentiment d’être dans un beau party de famille, promettant une soirée mémorable où les sourires ne feraient pas défaut.

BLAMM

C’est dans une ambiance chaude qu’on a accueilli le groupe BLAMM composé de Blanche Moisan Méthé (voix, trompette, guitare), Olivier Salazar (piano, voix) et Blaise Margail (trombone, voix), tous les trois réunis pour la première fois sur la scène du Pantoum. Dès les premières notes du premier titre de son tout récent album « Balivernes », Blanche a enflammé la salle avec sa trompette et sa voix rauque qui résonne comme une brise chaude venue du Sud. Sous les forts applaudissements de la foule, la chanteuse a poursuivi avec Un ptit détail niaiseux, une chanson qui narre les vicissitudes de la vie quotidienne, le tout sur fond de cuivres et d’harmonies envoûtantes. Portés par l’élan, les spectateurs ont chanté en chœur les paroles, nous donnant l’impression que tout le monde « chialait » ensemble, mais avec le sourire. La chanteuse a poursuivi en nous offrant une nouvelle chanson à la fois sensuelle et tendre qui dévoile les confessions amoureuses de Blanche, suscitant une intimité palpable dans la salle. Puis, seule sur scène, elle a abordé avec humour le thème de l’anxiété sociale, invitant le public à yodeler pour se libérer, transformant ainsi l’angoisse en hilarité collective. Le trio nous a charmés avec leurs airs à la fois mélancoliques, mais aussi remplis d’espoir et de joie. Le vibrato unique dans la voix de Blanche mélangé avec les harmonies des cuivres et les voix des deux musiciens nous ont transportés dans un monde chaleureux et émotionnellement riche. La performance de BLAMM a bien terminé lorsqu’elle nous a chanté sa chanson REBOND, une valse à la fois solennelle et réconfortante, offerte en guise de consolation pour les âmes brisées. Les cris de « REBOND » résonnaient comme un hymne à la résilience témoignant, ainsi, la magie éphémère, mais indélébile de la musique en live. On peut dire que BLAMM fut définitivement une très belle introduction à ce que le reste de la soirée allait nous réserver.

Birdie Veilleux

Devant un public familier et plus qu’enthousiaste, Birdie nous a livré son tout récent album d’une façon totalement unique. En effet, l’auteur-compositeur et interprète est revenu aux sources en alliant la parole contée, art dans lequel il a eu ses premiers amours, et la chanson. Un concept présenté pour la première fois entre les murs du Pantoum et mis en scène par Émile Beauchemin.  C’est accompagné de ses cinq talentueux musiciens dont Louis-Solem Pérot (violoncelle et directeur musical), Olivier Beaulieu (batterie), Olivier Amyot (contrebasse, basse), Bosko Baker (guitare) et Marie-Noëlle Harvey (alto), que Simon Veilleux, alias Birdie (voix, mandoline et violon) nous a plongés dans son récit musical envoûtant racontant l’histoire d’Henri, un clown docteur ayant perdu sa joie de vivre et désirant plus que tout la retrouver en partant à la recherche du maître clown surnommé Léon. Tout au long de la performance, on virevoltait entre le voyage du docteur clown et  les mélodies touchantes et remplies de vérité de l’album « Chanson triste pour les gens heureux » où chaque note était une page de contes vécus. Le seigneur des vidanges, comme on le surnomme, incarnait le Dr. Clown, transformant chaque larme en sourire avec sa musique. Les chansons devenaient des balades poétiques où le violon de Simon parlait comme un murmure de l’âme, capturant les émotions brutes vécues tout au long du périple du docteur Henri. D’un village spécialisé du coq à l’âne, à un autre suspendu dans les arbres. D’une pluie de mouchoirs à un gros oiseau dessiné dans une fenêtre salle d’un immeuble à bureau, chaque étape de son périple pour retrouver son étincelle clownesque était peinte en musique, chaque anecdote devenait une symphonie d’émotions.

On a eu le droit à des moments musicaux particulièrement bien maîtrisés par chacun des musiciens, qui, tel des architectes de la musique, parvenaient à transformer chaque parole et note en un refuge réconfortant pour nos âmes auditives. Louis-Solem, le maestro au violoncelle, tissait des cordes comme des liens d’émotion, tandis qu’Olivier Beaulieu et Olivier Amyot rythmaient l’histoire avec une précision méticuleuse. Quoi dire de Bosko, âme discrète, mais un acolyte guitariste dont la sensibilité artistique fait de lui un collaborateur indispensable à l’alchimie magique de l’ensemble.

Un moment musical qui m’a particulièrement marqué dans cette histoire fut l’adaptation en français de la chanson Here comes the river de Patrick Watson. Étant une amatrice de cet artiste, j’avoue avoir eu une petite émotion en entendant cette version touchante et plus que réussie. À noter que Louis-Solem, avec son jeu au violoncelle d’une virtuosité éblouissante, a véritablement a apporté une profondeur mélodieuse à la chanson. Je n’entendrai définitivement plus jamais cette chanson de la même façon. Un autre moment fort du spectacle fut lorsque Birdie a entonné J’ai peur quand tu m’aimes, et que les paroles résonnaient puissamment alors que le public les chantait à tue-tête. Il était beau de voir Birdie, souriant de bonheur à voir les gens s’exprimer ainsi, comme s’il réalisait l’impact transformateur de sa musique sur chacun.

Au fil du spectacle, Henri et Léon, incarnations de Birdie et Bosko, cheminent ensemble dans une symphonie de vie et de lumière. Les adieux sont doux, unisson de voix et de cœur, où même la tristesse trouve sa rédemption dans le rire. Et quand la dernière chanson résonne, c’est un chaos contrôlé de battements de tambour et de claquements de mains, une fête pour clore ce conte musical. Dans cette soirée où la musique et les histoires se mêlaient, Birdie et ses musiciens nous ont offert non seulement un spectacle, mais une expérience poétique et humaine.

D’ailleurs, c’est sous un tonnerre d’applaudissements qu’on a eu le droit à un rappel unique et humoristique avec Birdie et Louis-Solem qui nous ont chanté J’ai mis une bûche dans mon foyer. Une expérience réservée à ceux présents en direct. Il était beau de voir tout le monde chanter à l’unisson, le sourire aux lèvres, scellant ainsi une soirée où la musique et la parole ont su réunir les cœurs et enflammer les esprits. Cette version inédite du spectacle était un moment unique à ne pas manquer. Toutefois, les récentes performances en version réduite, avec moins de musiciens, n’en demeurent pas moins envoûtantes. Difficile de ne pas tomber en amour avec cet artiste multidisciplinaire qui nous donne espoir en l’humanité. Un vrai baume pour l’âme comme un vol d’oiseaux enchanteur qui nous laisse toujours assoiffé d’en entendre davantage.

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