Et voilà, c’est parti pour le Grizzly Fuzz! La nouvelle salle de spectacles de BLEUFEU dans les locaux naguère occupés par la galerie Rouje, le Cercle et le D’Auteuil a vécu son baptême les 2, 3 et 4 mai derniers.
Le 2 mai, tout le gratin musical de la ville était convié à une soirée d’ouverture mettant en vedette le très coloré James Di Salvio (Bran Van 3000) qui nous a fait danser toute la soirée derrière les platines. On ne vous racontera pas tout de cette soirée un brin VIP, mais on peut vous parler de la salle, puisqu’on a eu l’occasion d’en faire le tour du proprio avec nos ami.es de BLEUFEU.
Tout d’abord, la première chose qu’on remarque, c’est combien cette salle a pris du tonus au fil des ans. Le Cercle avait ce côté intime qu’on aimait bien, mais la proximité du bar et de la scène apportait son lot de conversations bruyantes qui venaient gâcher le spectacle pour celles et ceux qui étaient venu.es écouter. Là, la scène est à quelques mètres seulement du mur arrière, et le bar est à l’autre bout. Entre les deux, un grand espace où on peut chanter, danser et tripper nos vies. C’est encore beaucoup plus intime que l’Impérial Bell, mais en même temps, avec une capacité d’accueil près de deux fois supérieure à celle du Pantoum ou de L’Anti, on voit tout le potentiel du Grizz comme salle intermédiaire. Surtout, pour le moment, on tient à accueillir un maximum d’environ 400 personnes, ce qui est assez confortable (on nous raconte qu’on pouvait assez facilement aller se chercher une bière au bar et reprendre sa place à l’avant pendant Les Trois Accords).
Ensuite, on retrouve le bon vieux plancher du Cercle, qui avait été recouvert par le D’Auteuil. C’est peut-être un détail pour plusieurs, mais pour nous, c’est un signe qu’on veut retrouver une certaine vibe ici. Même le vestiaire au sous-sol retrouve ses lettres de noblesse (est-ce qu’on pourra y voir MOM JEANS un jour?).
Parlant de sous-sol, on a pu faire un tour du côté des loges. Si vous avez déjà vu le petit coqueron très désorganisé, mais fort sympathique, de l’époque, on est complètement ailleurs : locaux lumineux, salon où tout le monde peut chiller (y compris les artistes de l’Impé, parce que oui, les deux salles communiquent ensemble), toilettes et douches, vraiment, y’a tout pour que les artistes s’y sentent aux petits oignons!
Les Trois Accords
Parlant de petits oignons, c’est tout un traitement que nous ont réservé Les Trois Accords le 3 mai pour le premier concert officiellement tenu au Grizz. Même si le groupe originaire de Drummondville avait rempli l’Impérial Bell au bouchon – à deux reprises en plus – à peine une semaine plus tôt, on n’a eu aucun mal à trouver 400 personnes intéressées à vivre un show plus intime avec un band déjà pas mal trop big pour la salle, et les billets se sont vendus en quelques heures seulement.
À 21 heures pile poil (oh qu’on est loin de l’époque où les shows commençaient une demi-heure en retard dans cette salle), Simon Proulx et ses complices montent sur scène et se lancent illico dans le feu de l’action avec une Bamboula rodée au quart de tour. Aussitôt, le public chante toutes les paroles par coeur, y compris les nombreux enfants (j’avais pas remarqué, la salle était « tous âges » pour l’occasion) grimpés ici sur une poubelle ou là sur un coin inutilisé du bar.
Vous pouvez en être certain.es, la petite chorale allait s’en donner à choeur joie toute la soirée.
En plus des classiques comme Corinne ou Ouvre tes yeux, Simon (exécutés avec une précision d’horloger et qui sonnent exactement comme vous les entendez dans vos têtes en lisant ces lignes), on a eu droit en cette fin de tournée à quelques morceaux un peu « oubliés », comme la fougueuse Exercice. Les guillemets sont importants, ici, parce que le public, lui, n’a oublié aucune parole!
Je regarde autour de moi : tout ce que je vois pendant Les amoureux qui s’aiment et Tout nu sur la plage (entre autres), ce sont des centaines de visages illuminés, le sourire fendu jusqu’aux oreilles. L’expérience interactive s’est poursuivie pendant Pâté chinois, alors que le groupe n’était (TRÈS BIEN) éclairé que par les lampes des cellulaires de tout le monde.
Vous comprendrez que jusqu’à maintenant, ça se passe en maudit. Je regarde le programme : on est déjà à la moitié d’un set pourtant très généreux! Le temps passe donc vite! Les classiques défilent un après l’autre, même si j’écoute rarement Les Trois Accords à la maison, je me rends compte que je les connais (moi aussi) toutes par coeur, sans exception. MAUDITS VERS D’OREILLE!
On a pu gueuler sur Saskatchewan, pogoter sur Caméra Vidéo, se donner la réplique sur Grand Champion et gueuler encore plus fort sur Hawaïenne, la toune qui mis le groupe sur la map et que tout le monde au Québec connaît.
Pour le rappel, encore une fois, on a eu droit à un trio de grands classiques : J’aime ta grand-mère, Je me touche dans le parc et la magnifique Les dauphins et les licornes avec ses éclairages complètement ca-po-tés.
Je pense que BLEUFEU avait envie de passer un message en invitant Les Trois Accords pour ouvrir leur nouvelle salle : ici, ça va être vachement professionnel. Quand vous allez entrer au Grizz, vous allez passer un bon moment avec nous, et surtout, vous allez savoir à quoi vous attendre. On va vous surprendre, bien entendu, avec quelques bookings qui vaudront le détour, mais vous allez être entre bonnes mains. En tout cas, c’est ce que j’ai retenu.
Ben hâte d’y retourner!