Festival OFF de Québec – 15 juillet 2023

PAR

Camp rock YWCA

Par maxime Beaulieu

Magnifique initiative du YWCA Québec, un camp musical axé sur la musique rock offert aux filles et jeunes issu.es de la diversité de genre. Suite au camp d’une semaine, le Festival OFF offrait la scène du parvis de l’église Saint-Jean-Baptiste à ces campeur.euses. Quatre formations ont foulé les planches de la scène Télé-Québec après avoir composé une pièce originale au camp. Le spectacle s’ouvrait par le band des gérantes de bands qui a performé la chanson thème du camp. Ensuite les quatre groupes de jeunes se sont succédés sur scène, Les EXploZIVBluz BerriZMauritia et VMVT. Pour des chansons composées en seulement une semaine c’était très impressionnant, pour la plupart de ces jeunes c’était une première expérience devant public mais ça ne paraissait pas du tout tellement iels avaient de l’aisance et de la confiance. Les quatre formations ont eu la chance d’enregistrer leurs chansons au Pantoum le lendemain, question de bien compléter leurs magnifiques expériences. Il y a fort à parier qu’on pourra revoir ces musicien.nes dans le futur sur les planches.

Crachat

Par Gilles Deleurme

Une bonne définition de la formation serait Power-trio-anarcho-femino-punk. Vêtues de leurs plus belles robes de bal, elles l’ouvrent et le fracassent à coup de riffs puissants accompagnés du martèlement binaire de la batterie.

Justine Beaulieu est survoltée, ça s’illustre dans sa face, j’ai rarement vu autant d’énergie. À jouer du punk qui pogne aux trippes comme elles le font, pas étonnant que ça me rentre dedans sur un temps.

Vient le temps d’un bref interlude irrévérencieux sur le vice de la masturbation pour introduire la chanson d’occasion : Onanisme. La formation embraye la pièce à 100 milles à l’heure sur la distorsion accompagnée de cris intenses. Nous atteignons le paroxysme du punk.

On a aussi droit, dans un autre registre, a une magnifique reprise du hit Barbie Girl d’Aqua mais cette fois-ci à la sauce franco-punk et ça déménage le temps de le dire.

C’est une grosse claque que j’ai reçu tout au long du spectacle, bravo les filles!

Knitting

Par Gilles Deleurme

Dans une toute autre énergie le jeune groupe montréalais Knitting nous livre une performance très indie-rock qui sonne terriblement dans ma tête comme un mix entre Smashing Pumpkins et Pavement. Il faut comprendre par là qu’il y a beaucoup d’influences des années 1990 dans leur style de jeu et leurs choix mélodiques. Les guitares sont lourdes à la Sonic Youth, la basse prépondérante à la Pixies et la batterie percutante à la Nirvana. Touts les ingrédients sont là pour une recette réussie.

La voix du chanteur est très versatile. Il sait jouer de ses cordes vocales, on peut même se méprendre dans le genre mais pas dans la manière, c’est post rock garage à souhait. Mon coup de cœur personnel est la chanson fix tirée de leur album éponyme et, pour les fans du genre, je vous recommande vivement tout l’album.

Brue

Par Gilles Deleurme

Sarah Michel-Brunnemer alias BRUE commence difficilement la soirée. Le sound-check est long et ardu, mais on les pardonne car le groupe a dû racheter une console de mixage parce qu’elle avait pété lors des précédentes balances, ça c’est punk pas qu’un peu.

Suit une présentation du groupe des plus formelles et bredouillantes que j’ai vues au Off. Le doyen de cérémonie nous a habitué a de meilleures présentations, c’est à croire que c’était fait exprès pour créer la surprise. Sarah arrive sur scène avec toute l’aisance et la prestance du monde, enlève le peu de linge soyeux qui couvrait son bikini scintillant de mille feux. La magie du burlesque opère, elle pousse même la provocation en faisant du twerk à quatre pattes sur scène.

Le moins qu’on puisse dire c’est que la représentation est très originale, déconstruite et rafraîchissante.

Sa voix et sa fougue sur scène me fait penser à celle d’Anna Frances Meyer des Deuxluxes. Je n’ai malheureusement assisté qu’à la moitié du spectacle mais j’ai pu voir ma chanson pref : Valise, une belle métaphore rock critique des gens profiteurs.

René Lussier

Par Gilles Deleurme

À peine descendu de mon vélo, accompagné de Léo à la photo, nous voilà rendus dans nos pantoufles au Pantoum. L’éclairage et les instruments sont minimalistes : René Lussier à la guitare, Robbie Kuster à la batterie sur tamisage orangé. Le moins qu’on puisse dire est que le style est très expérimental. Dans ce cas, on ne parle même plus de morceaux, pièces ou chansons mais plutôt de mouvements. Comme si le spectacle en soi était continu, indissociable et formait donc un tout. Difficile de mettre des mots sur la représentation car chacun est sujet à sa propre interprétation et empathie des sonorités, reste néanmoins que les influences jazz sont omniprésentes et que « le moulin à images » dans ma tête défile à toute allure pour un voyage surréaliste rythmé par l’égoïne et les baguettes feutrées. Je ressors de là tel un rêve éveillé, mon imagination ayant vaqué de longs moments.

CBRAE CARBE CBARE CRABE

Par Maxime Beaulieu

Première visite dans la nouvelle salle du rez-de-chaussée du Pantoum pour le duo désormais mythique CRABE qui fait rage depuis maintenant plus de 15 ans. Martin Poulin-Légaré (guitare et voix) et Gabriel Lapierre (batterie et clavier) se présentent sur scène maquillés pour nous offrir des chansons de leur plus qu’excellent opus  « Sentients » sorti en 2021. Alors que Gabriel joue avec brio de la batterie d’une main et du clavier de l’autre, Martin se propulse dans la foule question de bien réveiller le public en cette dernière soirée du OFF. Une performance captivante et bien lourde pour le groupe qui détruit un peu les étiquettes de genre. Ils profitent de l’occasion pour nous présenter en primeur des pièces de leur prochain album « Visite Du Temple Inné » qui sera disponible en septembre prochain. On vient d’ailleurs tout juste d’annoncer que le lancement aura lieu dans ce même Pantoum le 27 octobre 2023 en compagnie de Nüshu, ce sera un spectacle à ne pas manquer.

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