Une séance de jazz sportif avec Ping Pong Go

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Ce mercredi 15 mai, je suis sorti de ma basse-ville pour aller voir Ping Pong Go au Studio Telus du Grand Théâtre de Québec, accompagné de Léo à la photographie. Au menu : du vintage, des claviers à ne plus où savoir donner de la tête, des morceaux très jazz fusion et des lasers !

Avant toute chose, un spectacle sportif de la sorte se débute par une petite séance d’étirement en complet de sport des années 80. C’est donc bien étirés et vêtus de leurs plus beaux habits vintage de sport que Lysandre Ménard (Claviers, percussions), Cédric Martel (basse), Vincent Gagnon (Claviers) et Pierre-Emmanuel Beaudoin (batterie) nous font plonger dans leur univers purement instrumental avec leurs premières pièces Maska IV et Alain Boies.

Pour ceux qui comme moi les avaient vus au Pantoum en décembre dernier, je vous informe que l’expérience fut très différente, mais tout autant délectable. J’apprécie grandement la qualité de l’acoustique et la salle aux allures de cathédrale nous offre une expérience auditive hallucinante : chaque son est clair et amplifié à juste dose. On note que chaque note du spectacle est jouée, ce qui veut dire que zéro sample n’est utilisé lors de la performance! Ajoutez à cela le talent des musiciens et vous avez la recette pour une soirée réussie.

C’est maintenant le temps de mon morceau favori, Scoville. On a droit à une version down tempo et très envoutante de Moog/clavier qui donne une méchante envie de hocher tout son corps. Le groupe nous emmène dans les hautes sphères de l’improvisation avec des envolées classiques de Lysandre au piano sans artifice. Je m’accroche bien à ma chaise pour la fin de transition improvisée, car ça vient de m’exploser dans la face au son tonitruant des 9 claviers de Vincent et Lysandre sur scène (pas tous joués en même temps, mais ça donne l’impression!), de la batterie de P-E percutante et de la basse de Cédric bien lourde.

À certains moments du spectacle, on croit entendre du thérémine tellement le tremolo des claviers est savamment utilisé. Ils nous font vivre toutes sortes d’émotions, c’est planant telle une épopée intergalactique tirée d’une bande-son d’un film de science-fiction des années 80.

La prochaine est un hommage à Billie Holiday et Louis Armstrong – c’est vrai.

Le morceau s’appelle réellement Billie et Louis et même si les trompettes ne sont pas de la partie, on ressent clairement les influences jazz dans le jeu de P-E et ses acolytes. Cette ballade me fait d’ailleurs penser à une musique de film romantique à la sauce Wes Anderson, il y a beaucoup de mélancolie dans les intonations de jeu.

Vient le temps de la divine harpe laser. P-E, vêtu de gants blanc et de lunettes de ski (protection), s’approche à l’avant-centre de la scène pour la cérémonie. Des lasers jaillissent devant lui en éventail, du plancher jusqu’au plafond. L’effet n’est que plus grandiose et impressionnant au grand théâtre avec ses hauts plafonds. Les premières notes d’Oiseau commencent au rythme des mains de P-E entrecoupant les lasers. C’est à la fois touchant et drôle, l’originalité et la prouesse technique de la harpe laser me déstabilisent.

Ça vous tente tu de venir dans le micro-onde, on va aller se griller un peu.

On l’a deviné, c’est le morceau Micro-onde qui commence. Pour vous donner un comparatif, ce serait un mix entre le piano rock de My doorbell des White Stripes et une impro jazz fusion avec un savant dosage des gammes et des intensités sonores. Tout un cocktail de genres musicaux s’entremêle et une belle énergie communicative en ressort, c’est très intense et délectable.

La représentation se termine (presque) sur les chapeaux de roues avec la pièce Corvette. Quel dommage de n’être qu’assis pour la performance, l’énergie est ben trop communicative pour la salle séante sur leurs arrière-trains. Nous avons tout de même droit à une dernière performance de harpe laser reprenant le morceau épique médiéval O fortuna. Le groupe est alors gratifié d’une standing ovation, c’est donc une mission réussie pour le groupe qui a osé un set plus jazz qu’à leur habitude.

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