Des croissants et Bérubé pour déjeuner

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Le 30 octobre dernier, Mathieu Bérubé était la tête d’affiche des rendez-vous Croissants-Musique du Grand Théâtre de Québec. La série est présentée gratuitement au 2e étage, dans le foyer de la salle Louis-Fréchette. En montant l’escalier, des croissants et du café accueillent les spectateurs pour cette fin de matinée musicale.

À 11h presque tapant, Mathieu et ses musiciens ont pris place sur la petite scène installée pour l’occasion. Dos au mur, et considérant la configuration de la pièce, les spectateurs se retrouvaient assis à la fois face aux musiciens, à la fois à leurs côtés. « Je ne sais pas si y en a parmi vous qui ont vu le spectacle de U2 360, c’est un peu notre moment » en a d’ailleurs rigolé Bérubé. Bien installés sur nos chaises, l’atmosphère ambiante se prêtait parfaitement à cette formule acoustique des pièces majoritairement issues des albums « Roman-savon» et « COUCOU ». Les chansons inspiraient ainsi de nouvelles ambiances, donnant presque des airs de douce bossa-nova à FETTUCCINE.

Ces réarrangements étaient des plus intéressants, hormis pour Les fleurs du tapis. Cette dernière puise sa force dans les notes épurées mises en juxtaposition avec les rythmes de la batterie. En acoustique, on retrouvait presque trop de textures et le riff de guitare, faisant aussi office d’accent rythmique, remplissait un peu trop les sphères musicales pour qu’émerge toute la puissance planante habituellement portée par la voix de Mathieu. Rien de majeur, et en vérité ce concert acoustique a permis, sinon, aux initiés de redécouvrir le travail exceptionnel de l’artiste en focalisant sur sa prose et sur la puissance de ses textes.

Accompagné de Jérôme Dupuis-Cloutier au synthétiseur et à la trompette ainsi que de Jeanne Corpataux-Blache à la contrebasse, le programme sélectionné concordait parfaitement avec ce qu’on pouvait attendre d’un tel événement matinal. Et c’était l’occasion pour Mathieu Bérubé d’élargir son auditoire, puisque l’assistance était constituée majoritairement d’habitués des Croissants-Musique, qui ne connaissent pas nécessairement les artistes à l’affiche. Bien qu’un peu discret, l’auditoire était des plus attentifs, ce qui me laisse croire que cette mission séduction a été une réussite.

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