Vous le savez sûrement, à ecoutedonc.ca, on est plus du genre « show de grenier » que « mégaspectacle au Centre Vidéotron ». Pas qu’on n’aime pas les spectacles à grand déploiement, bien au contraire, mais on apprécie beaucoup mieux le travail d’un.e artiste quand on est tout près.
Depuis quelques années déjà, Fany Rousse se promène de maison en maison, d’un petit lieu de diffusion à un autre, avec son projet Route d’artistes. Des petits shows intimes où le contact entre l’artiste et le public s’établit naturellement. Perso, j’ai toujours trouvé que c’était le contexte idéal pour « désacraliser » l’art, montrer que les artistes sont des êtres humains comme nous et se débarrasser de son côté groupie. Se concentrer sur l’oeuvre plutôt que sur la personne.
COMME IL SE DOIT.
Malheureusement, la pandémie a stoppé net les ambitions de notre amie Fany, qui s’ennuyait ferme toute seule à la maison. C’est ainsi qu’elle a eu l’idée de présenter une série de spectacles dans un autre lieu inusité (la cour intérieure du Château Laurier – magnifique spot, en passant), question de faire découvrir au public l’univers dans lequel baigne Route d’artistes. Au menu, il y a eu l i l a, Les Chercheurs d’Or, Pierre-Hervé Goulet et Kid Kouna.
C’est ainsi que bien avachis dans nos beanbags, nous avons pu découvrir (ou redécouvrir) l’univers d’artistes talentueux qui gagnent à être connus, que ça soit dans la pop vaporeuse, le folk inspiré de Morricone, la chanson ou le punk pour enfants.
J’ai assisté à deux de ces beaux après-midis ensoleillés.
Le premier, avec Les Chercheurs d’Or, une de mes formations de Québec préférées. Isabeau Valois, Luke Dawson, François Gagnon et Marie-Christine Roy nous ont fait voyager dans l’univers cinématographique de Caballero, leur plus récent microalbum. Ça sentait le désert, les boules de poussière qui roulent au vent, les longs regards ténébreux de deux duellistes, tout ça en nous rappelant les grandes questions qui nous trottent dans la tête au 21e siècle. On a aussi eu droit à quelques « classiques » de la formation qui roule quand même sa bosse depuis un bon bout de temps. Musique parfaite pour se dorer doucement la couenne au soleil.
Le deuxième, avec Kid Kouna, était un univers complètement différent. Premièrement, la moyenne d’âge du public avait un peu baissé. Deuxièmement, on pense que les parents avaient autant envie de faire un moshpit que leurs tout-petits. Kid Kouna (le petit frère turbulent de Keith), le prof (Martien Bélanger et son plus bel air bête) et l’orthophoniste (Vincent Gagnon, toujours aussi muet, sauf quand il « parle » comme les adultes dans Charlie Brown) nous ont brassé la cage pendant une heure avec des chansons rigolotes qui nous montrent l’univers coloré et déjanté du p’tit jeune qui rêvasse pas mal trop en classe. C’est drôle, c’est juste assez vulgaire, c’est drôlement plein de sensibilité avec une touche d’anticonformisme. C’est fuckin’ punk.
On a pris quelques photos de ces jolis événements, on vous les présente ici en attendant un retour à la normale qui permettra à Fany de recommencer à promener ses artistes préférés dans les chaumières du Québec (on a ben ben ben ben hâte).