Festival OFF de Québec : compte-rendu, 4 juillet 2018

PAR

Le Sacrilège 18 h 30 : JEANDO [caption id="attachment_62964" align="alignright" width="300"] JEANDO – Photo : Jacques Boivin[/caption] C’est sous une chaude brise estivale qu’aura « officiellement » été lancée la quinzième édition du OFF par la prestation d’un trio de cordes parfaitement indiqué pour l’occasion. Les ballades franco de JEANDO, tantôt chantées tantôt slammées un peu à la façon Bernard Adamus, voyagent entre le folk et le reggae. Les airs, sont simples, mélodieux et racontent chacun une petite tranche de vie, tels que Le shack à souvenirs ou Tuxedo. On oublie très vite les petits accrochages dans l’interprétation, les gars étant bien que trop sympas et visiblement pas stressés pantoute par la vie. On se sentait presque dans leur local de pratique, une petite bière à la main (il doit faire aussi chaud!). On a apprécié les échanges conviviaux et imagés, parfois très comiques, entre eux et le public tout au long de leur spectacle au Sacrilège. Belle façon d’amorcer les festivités!

(Tatiana Picard)

Complexe Méduse

20 h : Harfang et le quatuor Orphée Ce sont les cinq gars de Harfang qui ont fait retentir les premières notes dans la Salle Multi du Complexe Méduse. Le public était déjà au rendez-vous, attentif, chaleureux. Avant l’arrivée du fameux quatuor à cordes, le groupe s’est lancé dans un set efficace : Exposure, Lighthouse et la solide Stockholm en guise d’intro, ça réchauffe une atmosphère. Ces dames du quatuor Orphée ont ensuite pris place aux côtés de ces messieurs tout juste à temps pour Kneel, dont les premières notes, planantes, m’ont justement évoqué le son des orchestres qui s’accordent. C’était peut-être un signe avant-coureur de l’harmonie qui allait se ficeler entre les deux parties. Après chaque pièce, d’ailleurs, ils se regardaient d’un air complice. [caption id="attachment_62987" align="alignright" width="300"] Harfang & quatuor Orphée – Photo: Jacques Boivin[/caption] Sur plusieurs d’entre elles, le résultat fut étonnant : que dire, entre autres, de Truth, ou les articulations claires et précises des instrumentistes se mêlaient au folk rock aux accents d’électro et rendaient la pièce plus grande qu’elle-même! Peut-être que sur des titres plus doux, comme UFO et As You Sing, on aurait apprécié davantage encore la qualité de l’ensemble si le quatuor avait pu prendre un peu plus de place autant sur le plan du volume sonore que celui de l’espace de jeu. Mais vu le potentiel, on croise les doigts pour que cette collaboration, « un rêve du band depuis presque trois ans », comme nous l’a annoncé le chanteur, ne soit pas la dernière.

(Marie-Ève Fortier)

21 h : DF [caption id="attachment_62959" align="alignleft" width="300"] DF – Photo : Marion Desjardins[/caption] Voir un spectacle tel que celui de DF est une expérience franchement inoubliable. Je dis « tel que », mais force est d’admettre que ce duo improbable formé d’un saxophoniste et d’un artiste visuel est unique, et le fruit de leur travail n’a pas d’égal. La rencontre entre leurs talents respectifs donne lieu à une expérience cinématique, optique et sonore singulière où l’on se retrouve happé dans un tourbillon sensoriel vertigineux notamment par des rythmes savamment étudiés qui évoluent à en devenir carrément obsédants. Parfois, une envolée dans l’interprétation, un écart dans la rythmique nous déstabilise complètement; on arrête de respirer quelque secondes, le temps de réévaluer l’ampleur de ce qui nous arrive, pour retoucher terre en se raccrochant aux boucles du séquenceur activé par le musicien et aux figures qui se déploient en temps réel suivant son doigté. Mentionnons au passage que le talentueux compositeur-interprète derrière le projet, Dustin Finer, enseigne le saxophone depuis longtemps, jouant lui-même depuis l’âge de neuf ans. Il fait d’ailleurs partie des Fusiliers Mont-Royal et donne fréquemment des concerts à Montréal, sa ville d’attache, et dans les environs. Si vous aimez le talent brut et les prestations qui sortent de l’ordinaire, DF est un must!

(Tatiana Picard)

21 h 45 : Joe’s Garage En guise de grande finale de cette soirée d’ouverture, on nous présentait Joe’s Garage, l’opéra rock composé par Frank Zappa et sorti en 1979. Jamais joué dans son intégralité jusqu’alors, le défi – de taille – a été relevé par 13 musiciens de la Ville de Québec… et ça nous prenait des multi-instrumentistes à part de ça! Chaque musicien s’est vu attribuer un rôle dans l’histoire rocambolesque et satirique de Zappa (que vous pouvez aller lire ici, pour aider votre compréhension de cette œuvre éclatée) en plus d’interpréter une partie musicale du concert. En ce sens, ils incarnaient tous à leur manière ce qui s’est avéré être le vrai personnage principal : la musique. [caption id="attachment_63006" align="alignleft" width="300"] Joe’s Garage – Photo : Jacques Boivin[/caption] En effet, autour de l’histoire dystopique du monde totalitaire dans lequel Joe (Nicolas Grynspan) évoluait – histoire qu’on a d’ailleurs pu apprécier davantage grâce aux dialogues et à la narration traduits en québécois par Alexandre Martel – c’est la musique qui se développait. Bondissant dans tous les sens, luxuriante de couleurs, d’influences, de solos de guitare (improvisés à la Zappa par Alexis Goulet Bouchard), la musique avait la place d’honneur. Elle a été servie à merveille par tous les musiciens, que ce soit à la cithare, à la basse, aux marimbas ou encore aux claviers, et j’en passe (voir la distribution complète ci-dessous). À travers l’histoire, narrée par Jean-Michel Letendre Veilleux dans le personnage du « Scrotomiseur général », le collectif n’a pas manqué d’ajouter sa touche personnelle, que ce soit dans les textes ou dans la musique. On a ainsi pu savourer quelques blagues à saveur de musique locale ainsi que de beaux moments de complicité. Un moment parfait réunissant, le temps d’une ode bien singulière à la musique, les acteurs de la scène émergente, les admirateurs de Zappa et les spectateurs curieux.

(Marie-Ève Fortier)

Joe’s Garage – Distribution complète: Nicolas Grynzspan (vocal, Joe) Daniel Deschênes (batterie, policier) Martin Teasdale (basse, disciple d’Électroménageologie) Alexis Goulet-Bouchard (Guitare, Larry) Tristan Côté (claviers, poupée Gay Bob) Antoine Bourque (sitar, guitare, Bald Headed John) Jean-Étienne Collin-Marcoux (percussions, Sy Borg) Gabriel Paquet (Father Riley/Buddy Jones) Nicolas Jenkins (L. Ron Hoover) Odile Marmet-Rochefort (Vocals, Mrs Borg) Isabelle Cormier (vocals, percussions, Mary) Jean-Michel Letendre-Veilleux (Central Scrutinizer)
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