Festival OFF de Québec mérite toute l’attention des festivaliers. Joe’s Garage [caption id="attachment_62892" align="alignright" width="300"] Joe’s Garage – Photo: Émilie Tremblay[/caption] En effet, entre l’expérience audiovisuelle proposée par DF et les rythmes festifs du DJ Pépite, c’est un véritable exploit musical qui se tiendra sur la scène du complexe Méduse : une représentation intégrale de l’opéra rock de Zappa, Joe’s Garage. On parle d’une œuvre ambitieuse, controversée, voire « improductible » sur scène, selon le magasine Rolling Stone. Mais, au fond, qu’est-ce que ça raconte? Se déployant sur trois actes, l’opéra présente l’histoire de Joe, un musicien qui pratique dans son garage. Or, Joe vit dans un monde dystopique où la musique a été interdite et où le Central Scrutinizer – une sorte de Big Brother faisant aussi office de narrateur – voit et condamne tout. L’acte I présente Joe et son univers, un monde de lubricité et de malheur tel que perçu par l’œil critique du Central Scrutinizer. On y retrouve Mary, sa copine catholique et nymphomane, ainsi que Lucille, avec qui Joe aura une aventure. Il se retrouvera démuni et infesté par une MTS. L’acte II s’ouvre sur une critique assez évidente de la scientologie, alors que Joe décide de rejoindre l’église d’« Appliantology », régie par L. Ron Hoover. On le convainc qu’il est atteint d’un fétichisme pour les robots et suite à une expérience qui tourne mal, Joe se retrouve en prison. Dans l’acte III, un combat interne sévit à l’intérieur du protagoniste, qui doit se conformer à la société, mais que la musique habite encore. Joe’s Garage est une œuvre éclatée qui présente l’humour cynique et extravagant de Frank Zappa à son meilleur. On y retrouve une critique acerbe de plusieurs éléments de notre époque tels que l’individualisme, l’industrie musicale ou encore la culture populaire américaine. Au-dessus de l’ensemble, l’ombre menaçante du totalitarisme s’étend. La musique qui accompagne cet univers est tout aussi éclectique: disco, funk, prog, ballades… on touche à toutes les sphères du paysage musical éclaté des années 1970. Et c’est ça, le pari que relèveront les douze musiciens de la scène locale le mercredi 4 juillet prochain, sous nos yeux et nos oreilles. À. Ne. Pas. Manquer. Pour le thrill, pour le fun, pour la réflexion, pour la musique ou pour la société. Harfang à cordes [caption id="attachment_61408" align="alignleft" width="300"] Harfang – Photo : Marion Desjardins[/caption] Avant de nous faire tomber dans un monde psychédélique et aliénant, le Festival OFF de Québec nous propose toutefois de commencer tout en douceur. Après le folk décomplexé et chaleureux de JEANDO, au Sacrilège, c’est le groupe local Harfang qui présentera le premier spectacle du complexe Méduse. Leur musique à la fois électro et introspective, qui explore les limites du folk rock, sera métamorphosée en véritable concert grâce à l’ajout d’un ensemble à cordes dirigé par Gabriel Desjardins. Cette orchestration permettra certainement au groupe de déployer un potentiel inespéré et d’offrir un spectacle d’autant plus riche et sensible qu’on connaît le potentiel de leur intensité.]]>