VICTIME Ceux qui cherchaient des émotions fortes ont rapidement été servis avec l’entrée en matière lourde et énergique de VICTIME. Entamant sa prestation avec la septième pièce de leur album, Robot ou humain, le trio n’a pas lésiné sur les dissonances à la guitare, les explorations rythmiques à la batterie et les intonations vocales inusitées. Encore une fois, les musiciens ont démontré leur capacité étonnante à faire une musique expérimentale «qui se danse». [bandcamp width=100% height=120 album=3346631324 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 tracklist=false artwork=small track=2465073109] [caption id="attachment_56611" align="alignright" width="300"] VICTIME / Crédit: Marion Desjardins[/caption] Cependant, si on arrivait déjà à suivre les musiciens dans leurs délires – et je ne saurais dire pourquoi sauf peut-être en concluant que le rythme aux accents punk est assez soutenu – VICTIME nous a démontré avec sa présentation du long jeu La femme taupe qu’ils savaient aussi captiver leur auditoire. À chaque détour de leur musique, on pouvait être surpris par un changement étonnant du rythme. L’inventivité harmonique du groupe faisait qu’on les sentait toujours à côté, mais qu’ils nous amenaient quand même quelque part. Les mélodies déconstruites et éclatées nous rentraient dedans tout en dévoilant l’univers étrange et dystopique de Laurence Gauthier-Brown, qui nous racontait par exemple sur Brocher un doigt les péripéties de ses accidents quotidiens ou son malaise devant les médecins. En ajoutant à tout cela la participation ponctuelle de Frédérique Anne Desmarais au saxophone (sur le disque, c’est plutôt Linsey Wellman qu’on peut entendre), je crois qu’on pourrait à juste titre qualifier leur album de free rock. Suscitant non sans raison l’enthousiasme de leur public, VICTIME a terminé son lancement avec une nouvelle pièce inédite, Dodo prémonitoire.