12 février
17 h – Messe Basse (table ronde) – Maelstrom Saint-Roch
Organisée dans le but de réunir les acteurs principaux de la scène alternative autour d’enjeux actuels, la série de tables rondes Messe Basse est une initiative soutenue par lepointdevente.com, la microbrasserie Trou du Diable et le Phoque OFF.
Animée par Jean-Simon Fabien (Radio-Canada), l’édition de lundi dernier portait plus spécifiquement sur l’avenir des lieux de diffusion alternatifs et regroupait quatre panélistes issus du milieu : Karl-Emmanuel Picard (District 7 Production, L’Anti Bar & Spectacles), Joëlle Turcotte (Le Zaricot), Marie-Eve Bouchard (Club Soda) et Sébastien Cummings (Salle de spectacle des Pas Perdus). Nous avons aussi pu entendre Julien Senez-Gagnon (Divan Orange) ainsi que divers autres diffuseurs installés en région.
Marquée tout d’abord par les interventions franches et directes des diffuseurs, qui ne ménageaient pas leurs mots pour décrire une situation devenue critique, la discussion a pu mener au dialogue à mesure que des membres de l’auditoire – artistes, journalistes, employés de la SODEC, de la Ville, etc. – prenaient la parole. Des nuances ont été apportées, des pistes de solutions ont été dessinées par l’ensemble des acteurs présents. En somme, si les panels permettent en général de faire le point sur une situation donnée, on peut dire que celui qui s’est tenu au Maelstrøm lundi dernier a largement dépassé son objectif.
Comme il est impossible de traiter d’une question aussi sérieuse et complexe à l’intérieur d’un si bref compte-rendu, nous reviendrons sur le sujet dans un éventuel article afin de traiter spécifiquement du contenu. (Marie-Ève Fortier)
17 h – Phoque OFF Route d’artistes (Kyra Shaughnessy, Charles-Antoine Gosselin, Monsieur Raph et Olivier Bélisle)
Depuis que je couvre la Bourse Rideau et tous ses à-côtés, un de mes moments préférés, c’est la vitrine Route d’artistes, organisée par Fany Rousse au Fou-Bar. Parce qu’on y fait de belles découvertes. Parce qu’il y a toujours un ou deux artistes qu’on aime déjà beaucoup. Et parce que contrairement à ce qui peut se produire pendant d’autres vitrines, les délégués écoutent.
Ils ont écouté Kyra Shaughnessy chanter ses chansons réparatrices, accompagnée par Estelle Lavoie à la kora. La jeune femme aux racines métissées a présenté quelques airs folk envoûtants et universels. On a bien aimé la douceur des chansons pleines de lumière de Shaughnessy.
Charles-Antoine Gosselin y est aussi allé pour une formule duo, mais cette fois, c’était une affaire de famille puisque son frère Marco l’accompagnait. Gosselin nous a présenté des versions dépouillées de quelques chansons de son joli album Bleu soleil. On n’a pas trop de mal à s’accrocher aux mélodies des chansons folk-pop de Gosselin même s’il manque quelques éléments de l’album (dont les cuivres…). On va retourner écouter l’album, ça, c’est certain.
Ensuite, petite découverte pour votre humble serviteur en la personne de Monsieur Raph. Multi-instrumentiste à la limite de l’homme orchestre, le jeune homme joue de nombreux instruments, souvent en même temps, dont un petit didgeridoo (à ne pas confondre avec le didgeridouche, l’instrument de prédilection de Xavier Rudd). Un 20 minutes plein d’énergie! C’est qu’il a de la présence ce monsieur, en plus d’avoir une bonne voix et quelques bonnes tounes! On va le surveiller, j’ai l’impression qu’on va pas s’ennuyer avec lui.
Ce petit cinqàsept s’est terminé avec Olivier Bélisle, qui nous a présenté une sélection de chansons tirées d’Une fois par jamais, son album ben groundé sur le quotidien tout en faisant un brin sourire… un peu comme Avec pas d’casque dans le temps qu’ils étaient un peu moins sérieux. Accompagné de deux musiciens (Benoît Paradis et Hugo Chaput) qui ont fourni un fond sonore parfait pour ses chansons, Bélisle n’a eu aucun mal à nous mettre dans sa petite poche d’en arrière. (Jacques Boivin)
21 h – Rideau (Julie Aubé, LOUD et Keith Kouna) – Impérial Bell
Julie Aubé : La chanteuse des Hay Babies a impressionné beaucoup de monde avec une musique country à la fois lente et psychédélique, chantant aussi bien en anglais qu’en francais. C’est joyeux, c’est entraînant.
Loud : J’avoue que j’avais complètement délaissé le rap québecois depuis un moment, mais je suis content d’avoir découvert ce gaillard-là. Bon beat, bonne énergie et pas mal de fans entre la scène et les tables disposées dans l’Impérial.
Keith Kouna : Mon premier show de Keith Kouna hors Goules. En plus de sa musique typiquement rock francophone, son talent de parolier ressort beaucoup plus ici. Il y a aussi eu un doigt d’honneur à un moment. (Nicolas Padovani)
23 h – Phoque OFF (Floes, Anatole et Louis-Philippe Gingras) – Le Pantoum
De retour au Pantoum pour une deuxième soirée consécutive (on va aussi y retourner le lendemain), question de se faire un peu plaisir avec trois artistes/formations que j’aime beaucoup. Tant qu’à se coucher tard, on va le faire avec classe!
Tout d’abord, on a eu une petite visite de Floes, le trio de Québec composé de Samuel Wagner, Pier-Philippe Thériault et Simon Tam. On s’est gâtés… quelques chansons de l’excellent Shade & Mirror et une interprétation (sans Ghostly Kisses) de la magnifique chanson Last Night, dans laquelle on peut sentir une légère transition… en effet, on peut sentir que les teintes de hip-hop des premières chansons font place à des mélodies davantage atmosphériques… Bien hâte de voir la suite. Avril 2018
Ensuite, il y a eu Anatole, venu présenter aux diffuseurs quelques-unes de ses nouvelles chansons. Non, il n’a pas joué Discollins (c’est fini, ce temps-là). En fait, sa seule « vieille » toune était L.A./Tu es des nôtres (d’autres faisaient déjà partie de son spectacle, mais ne se trouvaient pas sur l’album). Cette version d’Anatole est beaucoup plus funky que la précédente… et un peu plus sage (pas le temps de faire beaucoup de folies en 20 minutes). Les nouvelles chansons sont vraiment prometteuses et vont vraisemblablement faire danser le Québec entier dans quelques mois.
Enfin, changement total de beat parce que Louis-Philippe Gingras débarque en trio (notons la présence de la toujours groovy Marie-Anne Arsenault). Et si je m’étais habitué à voir Gingras chanter ses chansons en solo (dans un dépanneur et dans un restaurant de shish-taouk, entre autres), ici, avec des musiciens pour l’appuyer, il a mis la machine à 11/10 et a offert tout un petit show! Dès les premières notes de Tigre géant, cet hymne à l’amour dans le célèbre magasin à rayons, on a eu envie de hocher la tête (pas trop rageusement, quand même, c’est pas du métal). Et de boire de la bière de la microbrasserie des Grands-Bois, ce qui fittait parfaitement avec le personnage, qui a donné un gros vingt minutes de pur plaisir. (Jacques Boivin)