Envol et Macadam, qui fait la part belle aux artistes émergents qui déménagent. Trois journées de rock, de punk, de metal, de ska et quoi encore!
Jeudi 7 septembre
[caption id="attachment_54539" align="alignright" width="300"] Scoundrel – Photo : Jacques Boivin[/caption]Scoundrel
Ce jeune quatuor masculin issu de la banlieue de London, UK, a poursuivi le bal avec une courte prestation donnant dans le punk-grunge-ish, n’ayant pour l’instant que quelques chansons à leur actif. Sur le plan musical, le rendu de leur EP de deux titres est intéressant dans le genre, voire prometteur. Toutefois, leur prestation manquait peut-être de maturité, notamment au plan de la justesse vocale. Le chanteur, doté d’une énergie un peu indomptée, tentait de connecter avec la foule entre les chansons avec un succès mitigé. Doit-on blâmer ses interventions ultra empressées, le stress, le bonheur d’être présent, un simple manque de maturité? « Just play! », a-t-on pu entendre pendant le spectacle. Plus de musique, moins de small talk, voilà qui serait bien! (Tatiana Picard) [caption id="attachment_54543" align="alignright" width="300"] Nastydudes – Photo : Jacques Boivin[/caption]NastyDudes
En voilà un drôle de nom pour décrire de jeunes gens aux bouilles aussi sympathiques! Ne sachant absolument pas à quoi m’attendre de ce quatuor hongkongais, je dois avouer que mon intérêt – et celui de la foule, je pense bien – n’a fait que s’accroître au fil de leur prestation, en anglais et en mandarin. Offrant des sonorités plutôt standard du rock et du heavy metal abondamment inspirées des légendes des années 70-80 (AC/DC, Aerosmith, Bon Jovi, Whitesnake, pour ne nommer que ceux-là), le band a trouvé rapidement les moyens de faire embarquer les festivaliers avec ses refrains accrocheurs et faciles à chanter. Le chanteur fort charismatique au mignon accent avait de l’énergie à revendre et occupait bien la scène. Rares sont les groupes prêts à jouer avant leur heure, mais NastyDudes avait carrément la broue dans le toupet. Aucune roue n’a été réinventée, mais c’était somme toute bien agréable et plutôt original. (Tatiana Picard) [caption id="attachment_54555" align="alignright" width="200"] Diamond Head – Photo : Jacques Boivin[/caption]Diamond Head
Encore une fois cette année, Envol et Macadam a été pour moi et pour bon nombre de festivaliers une suite de découvertes, et Diamond Head était également du lot en ce qui me concerne. Bien que je ne connaissais du groupe que le nom, j’avais quand même une petite idée du genre de musique auquel m’attendre. La délicieuse Shawi Beach aidant, j’ai pu savourer toute l’ampleur de ce phénomène musical britannique transcendant les décennies. Si j’oublie le long historique du groupe et que je me concentre sur ce que j’ai vu et entendu à l’Anti, j’ai été tout simplement éblouie par la prestance et le registre impressionnant du chanteur actuel (Rasmus Bom Andersen) et jetée par terre par le savoir-faire indiscutable du guitariste et cofondateur du groupe, Brian Tatler. D’ailleurs, le fait d’observer ces deux-là côte-à-côte sur scène est quand même évocateur des nombreuses transformations qu’a pu vivre le groupe au fil du temps (considérant leur différence d’âge et de style). Diamond Head nous a offert avec générosité ses plus grands succès dont certains ont façonné l’image du heavy metal, notamment It’s Electric, Am I Evil, In the Heat of the Night, et j’en passe. Nos oreilles furent régalées. (Tatiana Picard) [caption id="attachment_54570" align="alignright" width="300"] DJ Yella – Photo : Jacques Boivin[/caption]DJ Yella (N.W.A)
La soirée s’est terminée tardivement avec un DJ set hip hop bien rodé, gracieuseté DJ Yella. Il s’agit d’un rappeur, DJ et producteur straight outta Compton (en Californie) bien connu du milieu et roulant sa bosse depuis fort longtemps également, ayant travaillé en collaboration avec d’autres grands dans le genre tels que Dr Dre et Eazy-E. Mon état d’ébriété un peu pas mal avancé à cette étape ne me permet cependant pas de dire avec exactitude ce qu’il a joué, mais on peut affirmer qu’il porte bien son nom, et que ça groovait pas mal sur la piste de danse! (Tatiana Picard)Voici quelques photos du vendredi 8 septembre (d’autres en bas)
[caption id="attachment_54579" align="aligncenter" width="696"] Portland – Photo : Jacques Boivin[/caption] [caption id="attachment_54586" align="aligncenter" width="683"] The Hunters – Photo : Jacques Boivin[/caption] [caption id="attachment_54608" align="aligncenter" width="696"] Mute – Photo : Jacques Boivin[/caption] [caption id="attachment_54617" align="aligncenter" width="696"] H2O – Photo : Jacques Boivin[/caption] [caption id="attachment_54638" align="aligncenter" width="696"] Propaghandi – Photo : Jacques Boivin[/caption]Samedi 9 septembre
[caption id="attachment_54646" align="alignleft" width="300"] The Planet Smashers – Photo : Jacques Boivin[/caption]The Planet Smashers
La table était mise pour le groupe montréalais The Planet Smashers, qui fête ses vingt ans dans le paysage musical ska. Connu du public de Québec et ailleurs, ils ont fait leur bonheur en chantant leurs classiques comme Fabricated, Blind, J’aime ta femme et plusieurs autres. La foule a participé et a surpris le chanteur du groupe en s’assoyant et sautant en même temps pendant Surfing In Tofino. Autant les plus jeunes, car il y avait beaucoup de familles, que les plus vieux avaient du plaisir. À voir et à revoir, si vous en avez la chance! (Marie-Eve Duchesne) [caption id="attachment_54680" align="alignleft" width="300"] Guttermouth – Photo : Jacques Boivin[/caption]Guttermouth
Puis, le ska a fait place au punk-rock de Guttermouth. Dès She’s Got the Look, l’énergique (et visiblement sur un autre planète que nous) Mark Adkins, a été dans la foule. Le rythme lourd et saccadé de la formation californienne ne semblait pas vouloir s’arrêter. Les moshpits et circle pits battaient leur plein. (Marie-Eve Duchesne) [caption id="attachment_54683" align="alignleft" width="300"] Bodh’aktan – Photo : Jacques Boivin[/caption]Bodh’aktan
L’ambiance festive d’Envol et Macadam a continué avec Bodh’aktan. La formation trad-punk québécoise contrastait avec le groupe précédent. Les musiciens ont su rapidement nous embarquer avec eux avec leur grand énergie. Au son de divers instruments comme la cornemuse, le violon, l’accordéon et la mandoline, nous étions à la merci de la fête, pour notre plus grand bonheur. Des pièces comme Ici et Les Fantômes de L’Écoutille m’ont fait danser. Des refrains et couplets faciles à entonner ont rapidement rassemblé les festivaliers. Une belle découverte pour moi hier soir. (Marie-Eve Duchesne) [caption id="attachment_54714" align="alignleft" width="300"] Streetlight Manifesto – Photo : Jacques Boivin[/caption]Streetlight Manifesto
Fort d’une quinzaine d’années d’histoire, ce fut au tour de cette bande de musiciens hors pair de nous en mettre plein la vue et les oreilles sous le légendaire viaduc basse-villois avec son punk-ska engagé et déjanté. Quelques minutes avant le début du spectacle, un jeune homme passablement éméché à nos côtés nous a expliqué avec beaucoup de ferveur qu’il les avait vu à de nombreuses reprises et qu’ils donnaient toujours un excellent show. Eh bien, je peux maintenant confirmer les dires de l’étranger! Comment ne pas tomber d’admiration pour les joueurs d’aérophones qui s’époumonent presque sans relâche pendant plus de 90 minutes? En outre, j’ai rarement vu une foule aussi participative sur le plan vocal dès la première chanson (Watch It Crash). La suite de la prestation : une ascension sur l’échelle de l’intensité autant sur scène que dans la foule, jambes au ciel se succédant à bonne vitesse sur les airs de We Will Fall Together, Receiving End of it All, What A Wicked Gang Are We, Forty Days, The Blonde Lead The Blind, pour ne nommer que celles-là. La chanson A Moment of Silence, entre autres, semble avoir résonné fort chez bon nombre de festivaliers présents, qu’on pouvait entendre crier à tue-tête :A moment of silence, please, for those who never get the chance They show up to the party, but they’re never asked to dance The losers, the liars, the bastards, the thieves The cynicists, the pessimists, and those that don’t believe in nothing
Un spectacle bruyant, dansant, suintant, bref, à l’entière satisfaction des nombreux fans présents. Mention spéciale aux efforts du chanteur dans la langue de Molière : « Arrête! Vous êtes trop sympas! » Bien, vous aussi, chose! (Tatiana Picard)