Fria Moeras C’est en solo que Fria Moeras s’est présentée arborant une tenue de vendeuse de crème glacée dans un stade de baseball. Avant le spectacle, elle est cette personne rayonnante et extravertie, sur scène, elle a décidé d’adopter un personnage un peu gêné et décalé du monde que l’on connaît. «J’va jouer des chansons». Après ces paroles solennelles, la jeune musicienne débute son spectacle avec La peur des animaux, une chanson qu’elle a eu la chance d’interpréter dans le cadre d’une session live au Comptoir Emmaüs pour la Fabrique Culturelle. Cette valse candide annonce très bien les couleurs fuchsias de cette belle musique. Ses textes, sa voix, son attitude, plusieurs éléments nous rappellent une certaine Lydia Kepinski, ce qui n’est pas une mauvaise chose compte tenu du succès de cette dernière ces temps-ci. Dans son choix de chansons, deux reprises de Jean Leloup jouées tour à tour. Elle débute, pour le plus grand bonheur de son gérant Renaud Paquette, par une interprétation bien à elle de «Johnny Go», ajoutant quelques mélodies à cette chanson qui est d’ordinaire plus spoken word. Après avoir cassé un verre (on ne pose jamais de verre plein sur les amplis gang), Fria enchaîne avec un très touchant «Sang d’encre» qui nous a fait réaliser le grand talent d’auteur de la jeune fille, car les paroles s’inscrivaient en plein dans son style de textes. Quand les paroles nous rappellent l’écriture de Jean Leloup, c’est généralement bon signe. Ses chansons folk-intimiste nous plongeaient dans une atmosphère introspective qui nous accrochait à ses lèvres, attendant le prochain mot pour saisir les belles images de ses textes. En résumé, si Fria Moeras c’est un croisement entre Képinski et Leloup, ça vaut le détour d’aller voir son spectacle et de suivre son parcours.