[ALBUM] Caravane – Fuego

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Chien noir, les gars de Caravane sont de retour avec un deuxième album qui confirmera leur statut de rockeurs au coeur tendre, le bien-nommé Fuego. À la réalisation, le quatuor a de nouveau fait appel à Guillaume Beauregard, qui avait coréalisé l’album avec Hugo Mudie et le band, ainsi qu’à Guillaume Chartrain (qu’on connaît pour son travail avec Louis-Jean Cormier). Cette fois, Beauregard ne s’est pas contenté de superviser le travail, il a aidé Dominic Pelletier et Raphaël Potvin à peaufiner leurs textes (qui étaient un point faible de Chien noir) afin que ceux-ci s’harmonisent avec les mélodies accrocheuses que Pelletier est capable de pondre presque sans effort. Sur ce point, on peut dire « Mission accomplie ». Bien sûr, ce n’est pas encore de la grande littérature, mais dans un contexte rock, ça marche parfaitement et les gars atteignent leur objectif de faire du rock en français qui sonne comme une tonne de briques et qui n’a pas l’air fou dans une liste de lecture composée de gros succès US. Faut dire que les gars étaient inspirés : Dominic avait perdu la voix l’année dernière et il s’est tout à coup retrouvé avec beaucoup de temps libre. Night Life. Joies. Peines. Saint-Roch. Amour. Amitié. Des sujets qu’il réussit à faire groover avec son sens de la mélodie. Évidemment, qui dit St-Roch dit aussi scène locale très foisonnante. C’est ainsi qu’on retrouve Gabrielle Shonk et Odile Marmet-Rochefort aux choeurs, Simon Pedneault aux percussions et Maxine Maillet au piano. OUI, AU PIANO. Musicalement, on retrouve ce qui avait fait le succès de Chien noir, soit un rock bluesé, quelque part entre les Black Keys (pour ses guitares blues) et Franz Ferdinand (pour son côté extrêment groovy). Sans réinventer la roue (les gars n’ont jamais prétendu le faire), c’est d’une redoutable efficacité et le popotin se shake tout seul, même sur une chaise. Le point le plus fort de cet album, c’est justement la belle variété de chansons. Oui, celles-ci sont en grande majorité des tunes rock groovy, mais il y a aussi cette perle, au milieu de l’album intitulée Arago, où Pelletier chante avec une vulnérabilité qu’on ne lui connaissait pas. On y trouve d’ailleurs les plus belles paroles de Fuego : Le monde tourne pas assez vite Noyé dans l’encre de ma plume Mon coeur est un vieux piano Tout c’qui en sort sonne faux La montée à la fin, avec les choeurs, le piano, pis toutte, donne des frissons. Sérieux! Si on n’avait pas détesté Chien noir, on va vous avouer que Fuego nous prend par les tripes. Le rock n’est pas mort. Loin de là. Et il ne s’est jamais aussi bien chanté en français. À écouter sans modération. https://www.youtube.com/watch?v=1zl8GGmFl9I]]>

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