Nicolas Basque est un guitariste montréalais officiant dans la formation rock Plants & Animals avec le chanteur Warren Spicer et le batteur Matthew Woodley. Si la formation a enchainé les parutions à un rythme soutenu lors de ses premières années, il y a maintenant 4 ans qu’ils ont gracié les mélomanes d’un nouveau disque. Celui-ci, Waltzed in from the rumbling, paraîtra sur Secret City Record dès le 29 avril prochain. Entre temps, j’ai eu la chance de m’entretenir avec Basque au sujet de l’album, de la tournée à venir, mais aussi des différentes collaborations qui ont ponctué les récentes années. (Photos par Julien Baby-Cormier) [caption width="211" id="attachment_8163" align="alignright"] Nicolas Basque[/caption]Dès les premières secondes de l’entrevue, on ressent l’excitation autour de la sortie de ce nouveau disque. D’emblée, Nicolas confie que les premières réactions sont positives: «On a joué les pièces quelques fois en spectacle, les gens viennent nous voir pour nous dire qu’ils ont hâte d’entendre le disque, qu’ils ont aimé les tounes. Ça garde les gens captifs, c’est déjà un signe encourageant.» J’assitais d’ailleurs à l’un de ces spectacles de rodage au Morrin Centre en juin dernier et la performance des chansons, même parfois inachevées, m’avait laissé une impression fort positive. Si le son de l’effort précédent, The end of that, était assez uniforme, le groupe a cette fois amalgamé plusieurs idées et plusieurs sonorités. Les deux albums précédents étaient issus de séances assez serrées où le groupe avait une idée claire de ce qu’il voulait. Cette fois, les séances furent espacées et beaucoup moins expéditives. La Fender Mustang de Basque et la douze cordes du chanteur Warren Spicer qui teignent l’univers assez acoustique de plusieurs chansons sont souvent accompagnées de piano, de synthétiseurs et aussi de violons. C’est Garbriel Ledoux, un jeune arrangeur que Spicer a rencontré en enregistrant l’album de Ludovic Alarie, qui a réalisé les arrangements de cordes pour l’album. Au sujet de l’album précédent qui avait reçu un accueil plus tiède, il ajoute: «Ce n’était pas une grande surprise, c’est un disque sur lequel il y a des trucs plutôt cool, mais aussi des chansons moins abouties qui collaient moins au son du groupe. Des fois lorsqu’on est assis entre deux chaises ça donne un résultat mitigé. C’est certain que ça nous a affecté; on souhaite toujours que ça fonctionne bien, mais en même temps on était un peu en réaction face aux disques précédents.» Cette fois, les chansons ont eu le temps de mûrir. Les séances d’enregistrement étaient plus espacées et le groupe a pu tester ce qui fonctionnait en spectacle. «Ça ressemble plus à la façon dont on a fait le premier disque. On avait du temps devant nous. Notre but c’était de se créer un environnement parfait où on pouvait se renouveler, être créatif et trouver le meilleur de nous. On a choisi le luxe du temps pour pouvoir aller au fond des choses. On ne voulait pas avoir le sentiment qu’on aurait pu changer des trucs sur telle ou telle toune.» Ce processus a donc permis au groupe de livrer beaucoup de matériel lui permettant de faire des choix éclairés pour bien entourer les pièces maîtresses de l’album. Le matériel restant, dont une chanson très orchestrale arrangée par Ledoux, pourrait voir la lumière du jour éventuellement. Ce processus s’établit naturellement au sein du trio: «On est vraiment privilégié, on est plus comme une famille qu’un groupe, on se voit presque tous les jours», raconte Basque. Le titre de cette nouvelle oeuvre, Waltzed in from rumbling évoque l’état d’être de quelqu’un qui continue à valser même si tout tremble autour de lui. À ce sujet Basque explique: «Il y a une image que Warren avait donnée qui représente bien l’album. Lorsque tu vois à l’aéroport 2 personnes qui se serrent dans leurs bras, il y a un mélange de tristesse et de joie; on ne sait pas trop si les personnes se retrouvent ou se séparent. (Le titre) c’est cet état d’entre-deux où malgré l’adversité, tu continues à danser.» Questionné au sujet de son attachement à un nouveau morceau en particulier, il répond: «C’est souvent en jouant live qu’on découvre celles qu’on préfère, mais honnêtement, je pense que c’est la première fois que je termine un disque et que je suis fier de toutes les chansons. J’ai l’impression qu’on est allé au bout de ce qu’on voulait faire avec chacune d’elle. C’est sûr qu’une pièce comme « Stay » représente vraiment bien l’album.» Ce luxe qu’est le temps a aussi permis à Basque de collaborer avec d’autres musiciens et le destin de ces multiples rencontres aura influencé l’approche de création. «J’ai fait beaucoup de musique de théâtre, puis il y a eu Philémon Cimon qui m’a approché avec Philippe Brault. Ça nourrit le processus de jouer avec d’autres gens et c’est bien de faire partie d’une communauté de musiciens. François Lafontaine, avec qui j’ai joué sur scène pour Marie-Pierre Arthur, est venu jouer sur deux pièces du disque; je lui faisais entendre des chansons, il trippait et c’était encourageant. Même si on prend les décisions à trois, on a eu beaucoup d’input de la part d’autres musiciens et c’était important. J’adore jouer avec d’autres gens, ça permet de découvrir un autre vocabulaire, d’autres façons de travailler. Avec Marie-Pierre, c’est vraiment une super gang de musiciens et Philémon c’est un genre de Jean Leloup qui est totalement lousse. Sur scène il faut rester sur le qui-vive, c’est vraiment le fun. Puis il y a Adèle Trottier-Rivard qui chante sur plusieurs pièces de l’album et qui nous accompagnera en tournée et c’est génial parce que c’est une super percussionniste et une super chanteuse. Ça amène une énergie nouvelle de l’intégrer aux concerts.» Le groupe part en tournée dans quelques semaines, mais il faudra attendre l’automne pour profiter des nouvelles pièces en concert. Un moyen d’arriver devant famille et amis avec un spectacle bien rodé. Bonne nouvelle pour nous, la formation est toujours une valeur sûre.