Ludovic Navarre AKA St Germain (photo: Catherine Bélanger)[/caption]
Ce n’est pas tous les soirs qu’un vétéran de la scène électro française rend visite à la vieille ville de Québec, mais quand ça arrive, ça se peut qu’on les voit faire les choses en grand! C’est dans le cadre d’une soirée satellite du FEQ que Ludovic Navarre, mieux connu sous son nom de scène St Germain, est monté sur scène accompagné d’une mini armée de sept musiciens qui remplaçaient, doublaient ou épaulaient la musique souvent échantillonée que l’on peut entendre sur ses albums. C’est une foule plutôt hétéroclite et formée d’individus d’âges variés qui peuplait l’Impérial ce soir là et les sonorités métissées entre l’électro un peu house, l’acid jazz et les musiques africaines semblaient contenter un peu tout le monde. Le plus récent opus de l’artiste français, un album homonyme, fait d’ailleurs la part belle aux rythmes et instruments traditionnels africains et d’ailleurs deux instruments difficiles à identifier accompagnaient les plus traditionnelles guitare, basse, batterie ainsi que le saxophone, parfois ténor, soprano, ou parfois troqué pour une flûte, et les claviers. Cet album tout frais devait occuper l’essentiel du corpus présenté pendant la soirée, selon mes attentes, et je me suis demandé un bref moment si les succès de ses plus vieux albums allaient se retrouver dans le set.
La musique s’imposait d’emblée comme colorée et dansante, parfois comme un hybride entre le house et l’afrobeat, souvent assez hypnotisante, comme c’est la plupart du temps une composante de ces deux types de musique. L’assistance semblait déjà ravie quand « Rose Rouge », la pièce qui est probablement la plus connue et la plus appréciée de l’artiste, a commencé, en début de concert. De longs jams permettaient au band de s’amuser et au public de s’émerveiller de ce que les pièces habituellement électroniques se voient converties en musique à base d’instruments. L’effet est réussi et les nostalgiques semblent gagnés à la cause, moi y compris. La pièce suivante, tirée du plus récent album, commence assez bien, mais elle tombe un peu dans le contemplatif et l’ambiance en prend un peu pour son rhume pendant quelques minutes, avant de reprendre de la vigueur à la fin de la pièce.
L’alternance entre le nouveau et le vieux matériel se fait sans heurt, comme avec la nouvelle « Hanky-Panky », la cohérence étant généralement au rendez-vous et la même instrumentation est employée de part et d’autre pour reproduire les compositions, facilitant le tout. Les nouvelles pièces tombent un peu plus facilement dans le convenu, mais le genre auquel appartient St Germain a peu évolué depuis la parution de Boulevard en 1995 et de son chef d’oeuvre Tourist en 2000, et a souvent sombré dans la redite. Si le premier album a moins bien vieilli, il a d’ailleurs été laissé de côté dans le concert de ce soir, le second a définitivement un charme intemporel et c’était une belle occasion de s’en rappeler, car trois de ses titres les plus connus ont eu droit à une place de choix dans le déroulement de la soirée, dont « So Flute » qui se trouvait en milieu de concert et qui voyait son emblématique boucle de flûte reproduite en direct par celui qui s’occupait généralement des saxophones ténor ou soprano.
Des solos se glissaient un peu partout dans le set, conformément à la tradition des concerts jazz, mais l’électro restait assez dominant en général, sauf par exemple pendant le relativement spectaculaire solo de congas qui a précédé la présentation du groupe à la foule. Le groupe a éventuellement quitté la scène après ce qui semblait être un moment assez bref, mais qui s’est avéré tourner autour d’une heure trente, le temps passait assez vite avec les longues pièces et les jams hypnotisants qui les habitaient. Le rappel s’est fait attendre puis est commencé en douceur, d’abord à deux puis à quatre musiciens, avant de voir le groupe reprendre place intégralement.
Le concert a finalement pris fin presque 45 minutes après sa « fin » initiale, un second rappel ayant présenté au public encore présent sur place la première pièce de l’album intitulé St Germain, « Real Blues », puis une adaptation d’un autre classique tiré quant à lui de Tourist, soit « Sure Thing ». Les applaudissements, cris et sifflements de la foule permettent de conclure que les gens ont passé un bon moment et que St Germain n’a pas déçu, grâce à son habile amalgame de nouveau et d’ancien matériel et à son énergique troupe de musiciens.
Regardez les photos de Catherine Bélanger pour avoir une petite idée de ceux qui donnaient vie à la musique du compositeur. [gallery type="rectangular" ids="23658,23657,23656,23655,23654,23653,23652,23651,23650,23649,23648,23647,23646,23645,23644,23643,23642,23641,23640,23639,23638,23637,23636,23635,23634,23633,23632,23631,23630,23629,23628,23627"]]]>