23h30. Il y a un line up à l’entrée du Cercle et le show est déjà commencé.
Sizzors. Un son métissé très montréalais d’un band qui doit ses origines à la vielle-capitale, une créature musicale à plusieurs têtes de laquelle émerge un électro-rock surfant sur un groove super énergique. Pendant un pépin technique, qui durera plusieurs minutes, nous avons même droit à un medley digne d’une compilation de Danse Plus 2000 avec, entre autres, Milkshake, le succès planétaire de Kelis, interprété un peu à la manière de Random Recipe. Toute qu’une expérience. Le groupe ne semble jamais à bout de ressources et repousse les limites de la musique de party alors que la charismatique chanteuse nous sort quelques as de sa manche tout au long du spectacle : elle joue des percussions en symbiose avec la drummeuse pendant une chanson ou bien module sa voix à quelques reprises pour ajouter un peu de piquant au tout. La troupe se retire après plusieurs chansons explosives, laissant une salle comblée aux vapeurs alcoolisées.
Un r
ideau noir sépare désormais les spectateurs de la scène. Je monte donc à l’étage, sur la mezzanine, pour observer ce qui se trame sur la scène. Les membres de Men I Trust nous dressent une scène épurée qui met les deux chanteuses à l’honneur à l’avant scène, alors que les trois hommes ( dont deux des membres fondateurs, Dragos Chiriac et Jessy Caron ) gravitent en périphérie. Je redescend alors qu’un technicien tire le rideau. La salle est bondée et ils se méritent un accueil chaleureux. Québec, leur terre promise, se fait belle ce soir. Dès les premiers soubresauts vocaux d’Odile, enrobés des mélodies programmées de Dragos Chiriac, nous avons la fine intuition que nous allons assister à un concert unique. Malgré un éclairage quelque peu schizophrène, il règne devant nous un atmosphère sensuel ( au sens multiple du terme ) qui baigne dans une simplicité efficace. Les deux chanteuses, Emmanuelle et Odile, s’échangent le micro et se le partage parfois pour combiner leur voix si délicieuse et complémentaire. Men I Trust ne serait rien sans la vision et le travail acharné de Dragos, le maitre de cérémonie et producteur de cette incarnation, mais sur scène, il laisse toute la place aux musiciens et nous pouvons sentir devant nous une véritable collaboration et non seulement l’exécution d’une direction musicale et artistique à sens unique. Les invités se succèdent et nous avons droit à un véritable défilé des voix les plus sexy de ( et du ) Québec, comme si les beats à eux seuls n’étaient pas suffisants pour nous envouter la région pelvienne.
Je regarde mon cell et il est 1h30 du matin. Je me fais vieux et je dois aller me coucher pour être en mesure de remplir des obligations le lendemain. C’est non sans-regret que je quitte un Cercle bourdonnant et bien vivant, restant sur ma faim et espérant me reprendre le plus tôt possible pour un autre concert de Men I Trust.
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