Je me souviens d’une interview avec Tyler, the Creator où il justifiait cette ligne au début de IFHY : Add more yellow. Il affirmait qu’il associait des mélodies, des sons, à des couleurs qui les définissent. Certes, il n’y pas de chartes qui existent puisque c’est sa façon à lui de rendre concrète son œuvre, mais c’est quelque chose qui m’as toujours fasciné et qui m’a rejoint au final. Le tout m’influence et je tente d’associer certaines mélodies, certaines chansons à des couleurs pour m’aider à comprendre ce que j’écoute. L’album In Colour du britannique Jamie XX ne pouvait mieux tomber puisque je crois enfin avoir réussi.
Son premier opus (hormis ses deux efforts précédents avec The XX) porte bien son nom puisque que Jamie Smith nous montre l’éventail de sont talent, ses diverses « couleurs », à travers 11 titres (un peu court). Ne se fiant pas aux standards des albums de musique électronique actuels, peu de collaboration, sauf avec ses compatriotes de The XX et la très surprenante et entrainante I Know There’s Gonna Be (Good Times) où Young Thug (RICH GANG!) et Popcaan se complètent à merveille dans ce que l’on peut appeler un Summer anthem, sans gêne.
En fait, je considére que Jamie XX transforme tout ce qu’il touche en or, comme le mythique Midas (pas Midaz …) en construisant des petits bijoux de mélodies accrocheuses, sans trop sombrer dans le cliché des immense breakdown du EDM. Sa façon de faire de la musique électronique nous permet de rapidement connecter et vivre des émotions concrètes et diverses. Le tout reste très organique. La géniale Sleep Sound (et son magistral clip, qui me rappelle le clip Svefn-g-englar de Sigur Ros) en est un bon exemple où on communique rapidement un sentiment, une émotion, une couleur.
L’album est très varié au niveau des sonorités, sans dénaturer ce que l’on connaît déjà de Jamie XX : des productions relativement ambiante, lo-fi par moments. Il ne tombe jamais dans l’excès ce qui nous donne une effort soutenu, qui suit une certaine logique au niveau de la structure et de l’ordre des titres de l’album. Tout ça pour dire que Jamie XX ne déçoit pas en nous offrant un des rares albums de musique électronique bien structurés (ahem, Brodinski, ahem), diversifiés et avec un certain sens, malgré le peu de collaboration. Un album à garder en tête lorsqu’il sera temps de faire votre Top des meilleurs de 2015, je vous le jure !
http://www.youtube.com/watch?v=X_Gx2-yeNlk]]>