Maintenant que la première oeuvre est bien assimilée, nous pouvons passer à PWRFNK. Cet album est beaucoup plus complexe à assimiler. La réalisation est beaucoup plus peaufinée, les rythmes sont beaucoup moins accessibles que le EP et l’ambiance est moins rétro que dans Thru Da Night. Avons-nous aimé le dernier Shash’U? La réponse est oui, mais avec une petite réserve.
Quelle est cette réserve? C’est l’aspect moins accessible, moins dansant que Shash’U nous propose dans son PWRFNK. Nous devons prendre le EP et l’album comme étant un tout (comme le démontre les deux pochettes d’ailleurs). Le EP est une oeuvre dansante, funky et rassembleuse. Chacune des cinq pièces a comme effet d’enjoué les auditeurs et de les faire danser sans hésitation. Ici, c’est beaucoup plus sérieux, beaucoup plus créatif, et malheureusement, beaucoup trop technique.
La deuxième pièce de l’album, Funktreal, est loin d’être funk. Nous sommes dans une sonorité technique plutôt difficile à cerner pour les non-initiés. C’est donc un couteau à double tranchant. La complexité de la réalisation de Shash’U est belle à entendre, mais elle est trop présente. Nous aurions aimé beaucoup plus de funky et de rythme, tel qu’il nous a habitués dans son excellent EP. Il serait faux, par contre, d’affirme que la pièce n’est pas de bonne qualité. C’est du grand art, mais trop expérimental et peu accessible.
Il a plus d’un tour dans son sac ce sacré Shash’U. Girls Night Out est une excellente pièce, qui suit Funktreal. Les rythmes, à la Boiler Room, sauront faire danser l’auditoire et les tempo et crescendo sont d’une beauté incomparable. Les rires féminins en arrière-plan, d’où le titre de la pièce, vont attirer notre attention tout au long de l’écoute, c’est à la limite agacent par moment. Shash’U, c’est aussi le mélange de genres, encore dans Girls Night Out, en plus des rires féminins, nous avons droit à l’éventail de bruits inimaginables issus de films de science-fiction.
Nitro (intro) suit. Nous sommes rendus à mi-chemin de notre écoute. Le DJ nous invite maintenant dans un univers rempli de batteries, de percussions et de basses à n’en plus finir. Je ne me plains pas ici, car le tout est réalisé avec brio. Par contre, après quatre pièces, il manque clairement de parole. Où sont les échantillons ou encore les artistes invités? Nous sommes dans de l’instrumental depuis un peu trop longtemps.
Deux pièces plus loin, nous entendons les premières paroles de PWRFNK! ENFIN! Sexy Jacket est le titre de cette pièce qui a enfin ravi mes oreilles. J’aime la musique électronique, mais j’aime beaucoup quand elle est accompagnée de voix et de paroles. Les paroles sont simplistes, en trame de fond, mais elles sont là. Les rythmes sont amusants, entrainants, c’est un succès de A à Z.
Les 2 dernières pièces de l’album, soient Ur Body et Workout Pt.1 sont beaucoup plus accessibles, mais d’une façon différente de l’EP. Nous sommes ici dans le hip-hop et la musique d’entrainement que nous ont habitué les radios FM. Ce n’est pas mauvais par contre, ça vient donner du rythme à l’album, et c’est d’une courte durée, donc on écoute et on apprécie.
Pourquoi cet album n’est pas à son meilleur? Il y a deux raisons évidentes… Premièrement, il y a un manque de paroles et de rythmes accrocheurs. Shash’U maitrise bien sa console de son, c’est évident. Par contre, c’est trop technique. Il manque de rythmes accessibles et parfois, nous nous perdons dans les technicités du DJ. Deuxièmement, les pièces grandioses et cinématographiques de l’EP Thru Da Night ne se retrouvent pas dans PWRFNK.
Shash’U sera en concert le 3 avril prochain au Cercle – Lab Vivant en compagnie de ses complices Karim Ouellet & King Abid (en formule DJ Set), Rymz, Karma Atchykah et DJ Jerms. Le tout débute à 22h00. Le tout est présenté en collaboration avec Coyote Records et District 7 production.
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