ecoutedonc.ca est une activité qui, bien que plaisante et valorisante, ne demeure qu’un passe-temps. Sébastien, notre spécialiste de la scène locale, a les deux mains dans le caca. De bébé. On le comprendra de privilégier sa progéniture à un blogue qui exploite ses talents pour la modique somme de rien du tout (les blogues, ces nouveaux sweatshops). De mon côté, mon travail de traducteur occupe mes journées et le soir, mes enfants aiment bien me rappeler qu’il n’y a pas que la musique dans la vie. Le blogue avance plus vite que moi et ça m’oblige à réagir et à réfléchir sur son avenir (je veux continuer, mais je ne pourrai pas le faire seul). On s’en reparlera au retour des fêtes. Mais je vais sûrement lancer un appel à l’aide, j’aime mon projet et il semble qu’il a besoin de grandir. D’ailleurs, si vous voulez participer à la rédaction de ce blogue, n’hésitez pas à m’en faire part par courriel à jacquesboivin@ecoutedonc.ca. Tous les sujets sont ouverts, mais en 2015, nous continuerons le travail amorcé cette année en précisant notre mandat : nous sommes toujours généralistes, mais nous ferons de notre mieux pour mieux couvrir la scène locale.
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Soyons honnêtes, au Québec, 2014 a été une bonne année côté offre de disques. Des petits nouveaux, comme Bernhari ou The Seasons, ont su nous impressionner avec un premier album solide. D’autres jeunes artistes ont profité de leur deuxième album pour se tailler une place parmi nos artistes à surveiller. Je pense à Antoine Corriveau, David Giguère, Monogrenade… Certains, comme Serge Fiori, faisaient un retour après plus de 25 ans d’absence. Cela détonne un peu avec le reste du monde, où 2014 a été une bonne année, sans être spectaculaire. Monter un palmarès comme celui-ci, c’est une tâche colossale… et ingrate. C’est d’ailleurs pourquoi je parle toujours de mes albums préférés plutôt que des meilleurs albums de l’année. Anyway, quand on voit à côté de quoi je suis passé cette année faute de temps, peut-on parler de « meilleurs albums »? Avant de lancer le palmarès, voici quelques albums qui ne se sont pas qualifiés, mais que vous aimerez très probablement : Arkells – High Noon (Universal) Les rockers ontariens ont décidé d’agrémenter leurs compositions d’éléments pop accrocheurs. Du Canadian Rock agrémenté d’une touche de soul. On tape du pied et on se surprend même à bouger les épaules! Lake Street Dive – Self-Portraits (Signature Sounds Recordings) Je dois l’avouer, j’ai découvert le groupe plusieurs mois après la sortie de l’album (à Bonnaroo, pour être plus précis). Self-Portraits, c’est une joyeuse rencontre entre le jazz, le soul, la pop et le country. Le genre d’album qui vous rend instantanément de bonne humeur. Sunfields – Habitat (Exit Sign Music) La formation montréalaise nous a offert un album qui sent l’été. En toute simplicité. Un album tout à fait accessible qui s’écoute à 120 sur la 20. Sans tomber dans l’archi-référentiel, on reconnaît certaines influences, dont celle de Wilco. Et Drunken Choir est sublime. Ty Segall – Manipulator (Drag City) Un son juste assez sale pour les fans de garage. Des guitares partout, une voit haut-perchée toujours agrémentée de quelques effets. Des riffs salement efficaces. It’s Over déménage. Un album auquel j’aurais aimé consacrer plus de temps. Weird Al Yankovic – Mandatory Fun (RCA) Yankovic a un grand talent qui n’a d’égal son sens de l’humour. Il n’y a qu’à voir ce qu’il a fait avec sa parodie de Royals, de Lorde, qui devient tout à coup une chanson désopilante sur le papier d’aluminium! À réécouter pour rire un bon coup. Willows – Willows La franco-manitobaine Geneviève Toupin s’est trouvé un nom de scène qui colle magnifiquement au projet qu’elle a lancé cet été. Cet album résolument folk est une invitation au voyage à travers les déserts et les montagnes. On commence à la page suivante!