On entend souvent dire qu’à force de travailler fort et de s’améliorer, le succès finit par venir. Ce dicton s’applique vraiment à Valerie June, auteure-compositrice-interprète du Tennessee qui a roulé sa bosse pendant une dizaine d’années avant d’avoir la chance de signer un contrat de disques et de pouvoir se payer les services de l’omniprésent Dan Auerbach et de Kevin Agunas à la production. Le premier album, Pushin’ Against a Stone est un petit bijou de diversité qui navigue entre le folk, le blues, la pop et le gospel, tout ça avec une voix unique et un accent du sud craquant. Malgré les grands contrastes qui peuvent exister entre chacune des pièces, il faut reconnaître qu’il y a une belle unité dans cet album, probablement dans ce souci de respecter les traditions tout en y apportant sa touche personnelle. Tout cela donne un album authentique qui révèle un talent indéniable. On appréciera l’urgence de Workin’ Woman Blues, le côté givré de The Hour, l’esprit bluegrass de Tennessee Time et la présence de la guitare lourde d’Auerbach sur la pièce titre et sur Truth Be Told, de beaux blues au charme vieillot. Enfin, la pièce Shotgun laisse toute la place à la voix de June, qui se met à nu en chantant presque a capella et en nous donnant plein de frissons… tout en douceur. On adorera le travail des producteurs qui ne se sont pas trop imposés (Auerbach est parfait à la guitare sur les chansons où il participe) et qui ont laissé June se mettre en valeur. Pushin’ Against a Stone est un bijou d’authenticité qui nous fait découvrir une nouvelle artiste savoureuse. Si vous avez besoin de votre dose quotidienne d’autotune, n’achetez surtout pas cet album. Sinon, gâtez-vous. Cette fille-là, c’est un rayon de soleil. À tomber amoureux.
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Ma note :
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