Tout d’abord, c’est dans un Cercle rempli à craquer que j’ai pu voir une partie de la prestation du groupe montréalais Groenland, qui a charmé les 7-8 personnes qui ne connaissaient pas le groupe avec leur simplicité, leur charisme et leurs prouesses musicales. Le disque The Chase prend vraiment vie sur scène, redoublant de rythme, de profondeur et d’intensité. C’était déjà la fête. On a beaucoup aimé et on attend un retour du groupe. Longue marche ensuite pour nous rendre à l’Impérial, où le programme de la soirée s’annonçait intéressant. Nous avons été comblés. Manquait juste un peu de monde. Tout d’abord, nous avons pu apprécier le folk atmosphérique de Leif Vollebekk. Il a du coeur, le bonhomme, surtout quand vient le temps de chanter. Parnonnez-moi de ne pas avoir pris de notes, j’ai vraiment apprécié le spectacle au lieu de l’analyser. Mais bon, il y avait de quoi apprécier ce folk sensible qui donnait des frissons. Très, très, très agréablement surpris par le folk-rock teinté de blues et de country de Lee Harvey Osmond. Les gars originaires de Hamilton n’avaient pas dormi depuis deux jours, ils étaient épuisés, mais ils ont vraiment tout donné. C’est solide, avec une touche de Neil Young croisé avec Tragically Hip dans un Tim Horton. Ajoutez-y un peu de psychédélique, et voilà… un groupe qui risque de se retrouver finaliste au prix Polaris dans trois jours! Puis vint le dessert, un petit brin de femme nommé LP, qui joue du ukelele, siffle comme un rossignol, possède une voix puissante, dans un registre très aigu, et se débrouille déjà pas mal sur une scène. D’entrée de jeu, avec une Levitator qui montrait l’étendue du savoir-faire de l’auteure-compositrice-interprète qu’on n’hésite pas à comparer à Joni Mitchell, LP a impressionné les personnes qui étaient restées pour la voir. J’avais littéralement la chair de poule. La musique n’est pas ce qu’il y a de plus originale, j’en conviens. Comme diraient certains hipsters, c’est du rock fédérateur convenu. Il n’en demeure pas moins que c’est mauditement efficace et ça touche droit au coeur. Comblé hier soir. Cette année, j’ai passé cinq soirs sur onze à l’Impérial. Je les ai vécus comme un vrai fan de musique en me pitchant littéralement à l’avant de la scène. Pendant que vous assistiez à des concerts-événements de groupes-phares situés à un kilomètre de vous, je faisais des high-fives à LP, je serrais la main de Katerine, je faisais rire Fred Fortin avec mes Devil Horns, je me faisais remarquer par les gars de Mauves qui m’ont dit en sortant de la salle que j’étais dedans en hostie. Et je ne vous parlerai pas des regards langoureux de Solange en ma direction (mais là, je pense que je n’étais pas directement visé). Dans un monde où on nous éloigne de plus en plus de tout, où tout est de plus en plus aseptisé, uniformisé, arrangé, j’avais la chance d’avoir devant moi des artistes vrais, chaleureux, passionnés. J’étais en compagnie d’artisans qui nous montraient leur savoir-faire. Pour cela, je remercie le Festival d’été qui m’aura encore fait passer un bon moment.