Mes albums préférés de 2012

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40) Calexico – Algiers

Calexico tire son épingle du jeu depuis plus de 15 ans avec son alliage d’indie rock teintée de country et de folk et de musique latine où les cuivres sont omniprésent. On comprendra donc qu’ils hésitent à s’éloigner d’une formule aussi gagnante, surtout qu’il s’agit de leur créneau bien à eux.
Cet album, enregistré à Algiers en Louisiane, poursuit dans la même veine. De rares chansons sortent du lot, dont No te vayas, en espagnol, et Splitter, qui a un vidéoclip des plus intéressants.
À posséder, surtout que cet album vous possèdera à son tour.

 

39) Qualité Motel – Motel Califorña

Que font les gars de Misteur Valaire quand ils prennent une petite pause dans leur tournée? Ils font un disque sous un autre nom, laissent tomber les trompettes et appellent une brochette de collaborateurs. La moitié de la fameuse Clique du Plateau s’y trouve, d’ailleurs!
Cette volonté de jouer à peu près n’importe quoi avec à peu près n’importe qui est une grande faiblesse de cet album plutôt décousu, sans vrai fil conducteur. Cependant, quelques pièces valent le détour et donnent à cet album une bonne valeur en termes de réécoute, notamment Motel Califorña (avec Grand Analog et Caracol), la jouissive En selle, Gretel (avec Yann Perreau en grande forme et Elisapie Isaac, envoûtante comme jamais) et la surprenante Honey Cruller (avec Luis Clavis et la très étonnante Mitsou).
Tant qu’à écouter du divertissement léger, aussi bien en écouter de qualité. Comme Qualité Motel.

 

38) La grande Sophie – La place du fantôme

La grande Sophie, c’est l’histoire de la femme talentueuse qui a connu le succès, vu les grandes maisons de disques se l’arracher, puis dénaturer ses chansons, crié « ASSEZ », pris une pause, marqué un tournant et décidé de reprendre son indépendance, même si le succès populaire est plus difficile à atteindre.
Voilà donc un album de chanson française qui flirte avec le jazz, la pop, le new-wave, qui a du rythme quand il en faut, qui fait pleurer quand il est triste, qui donne des frissons quand il fait froid. Un album complet, qui renferme quelques grands morceaux, dont Ne m’oublie pas (grosse pop) ou La radio (mélancolique, un brin sixties, qui n’a rien à envier aux Hardy de ce monde). Ajoutez les accompagnements subtils du collectif de jazz Sacre du tympan, et voilà, vous avez un bonbon.

 

37) Santigold – Master of My Make-Believe

Le deuxième album de Santi White confirme le grand talent de l’auteure-compositrice-productrice américaine qui s’amuse à mélanger hip-hop, dub, reggae, musique électronique et mélodies orientales.
Master of My Make-Believe est un album nuancé, qui donne le goût de danser sans le côté agressant de la musique électro actuelle ni le côté pompeux du hip-hop moderne. C’est intelligent, ça ne prend pas l’auditeur pour un idiot, j’ai beaucoup apprécié.

 

36) Edward Sharpe & the Magnetic Zeros – Here


I’m a man on fire
Walking through your street
With one guitar
And two dancing feet
Only one desire
That’s left in me
I want the whole damn world
To come dance with me
Voici ce qu’on appelle un album décousu. Ceux qui connaissent Alex Ebert, chanteur d’IMA Robot, musicien solo et leader charismatique d’Edward Sharpe and the Magnetic Zeros, savent que c’est normal. Cet homme est capable du génie (Man on Fire, qui ouvre le présent album, en est un parfait exemple… une de mes 5 chansons de l’année), mais il se contente trop souvent d’écrire des chansons correctes tout au plus, ce qui est frustrant quand on sait de quoi il est capable.
Jade Castrinos, la voix féminine du groupe, tire son épingle du jeu, comme on peut le constater dans Flya Wata.
À classer dans les ça aurait tellement être le disque de l’année si…

 

35) Kandle – EP

Tiens, si c’est-y pas Kandle Osborne, la fille du leader du groupe 54-40 (qui réalise l’album)! Oh, elle se prend pour Lykke Li! Et elle se paie la collaboration d’un Broken Social Scene! Tout était là pour qu’on se méfie tellement il y avait d’étiquettes collées avant même qu’on ne l’entende!
Une fois les pièces téléchargées, cependant, faut admettre quelque chose : au-delà du buzz, il y a un réel talent, les comparaisons avec Lykke Li sont justes, parfois même très avantageuses. Le rock feutré, teinté de blues, qui accompagne la voix douce, mais traficotée, d’Osborne, est accrocheur.
Choisissez n’importe quelle chanson du EP, vous y trouverez votre compte. Un album complet, maintenant.

 

34) Band of Horses – Mirage Rock

Band of Horses nous a offert une belle galette remplie de rock ici. Le groupe, qui a établi ses pénates en Caroline du Sud, nous offre un bon rock indé qui a fait la tournée des festivals (mais les gars, Québec existe, vous savez?) et Mirage Rock ne fait pas exception à la règle. Les accents country sont toujours présents, mais comme pour plusieurs autres groupes du genre qui existent depuis quelque temps, ils s’estompent. Plutôt que d’explorer comme le font Wilco et My Morning Jacket, Band of Horses a préféré s’installer dans le bon vieux « southern rock » des années 1970.
La musique est solide, la voix de Ben Bridwell attire toujours l’attention et certaines pièces (Dumpster World et Slow Cruels Hands of Time en particulier) deviendront probablement des classiques du groupe. Infinite Arms était un album nettement supérieur, mais Mirage Rock n’est pas piqué des vers non plus.

 

33) Damien Robitaille – Omniprésent

L’auteur-compositeur-interprète franco-ontarien (ça fait des traits d’union, ça, les amis) a laissé tomber le kitsch brun de la fin des années 1970 pour se lancer dans le pastel et les rythmes latins… semblerait que c’est la faute de sa blonde. Ma blonde est ben, ben triste. Et semble-t-il qu’elle n’est pas la seule.
Pourtant, Omniprésent est un bel album, super sympathique, rythmé, aux paroles on ne peut plus amusantes. Robitaille s’amuse que jamais, et ce, dès Serpents et échelles, la pièce d’ouverture.
Comme toujours, il ne faut pas prendre Robitaille au sérieux et entrer dans le jeu. Ça donne beaucoup, beaucoup de plaisir quand on l’entend chanter Ta maman m’amadoue ou Belle bénévole.
Un album léger qui va accompagner beaucoup de madames à Cayo Coco cet hiver.

 

32) Shovels and Rope – O Be Joyful


Ils sont deux, un gars et une fille. Ils chantent en parfaite harmonie. Ils font un country-folk-rock inspiré qui a beaucoup ensoleillé mon casque d’écoute en 2012.
Ils ne s’embêtent pas d’arrangement trop complexes. Faut que ça se joue à deux, live. Certains moments, on croirait retrouver l’esprit des White Stripes (en plus country, mais l’attitude est là).
On voudra écouter Keeper plusieurs fois de suite. Vous pouvez aussi laisser aller l’album. Il s’écoute bien d’un bout à l’autre. Tout ce qui manque, c’est une cuisse de dinde rôtie et le Jack Daniels.

 

31) Half Moon Run – Dark Eyes

Le groupe établi à Montréal a bénéficié d’un buzz énorme cette année. On a entendu la pièce Full Circle à peu près partout. Dark Eyes s’est bien vendu. Le groupe a beaucoup tourné, et on l’a vu au Festival d’été donner un avant-goût de son plein potentiel.
La musique est très douce, on est dans le folk-pop très mollo, on profite de la vague des Mumford, Edward Sharpe, Of Monsters and Men et cie. Mais on le fait très bien. Et ceux qui aiment planer seront servis par cette musique atmosphérique et les harmonies qui l’accompagnent.
Le premier essai est réussi. J’ai hâte de voir la suite.

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