Mes 50 albums préférés de 2011

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5. Galaxie – Tigre et diesel
Que dire sur cet album qui n’a pas déjà été dit? Que c’est, de très, très, très loin, le meilleur album francophone de l’année, même si les Français risquent de rien piger à l’accent bleuet d’Olivier Langevin? Que Langevin a réussi à pousser encore plus loin un son qui était sa marque de commerce en ajoutant une touche féminine à ses compositions très viriles? Que les pièces sont encore meilleures en spectacle (mais ça, on s’en doutait)? Que les musiciens qui accompagnent Olivier Langevin apportent tous une touche indispensable à l’album? Que Fred Fortin semble avoir un grand plaisir à jouer les seconds violons?
À sacrer dans votre collection au plus vite. Ça presse.

 
4. Portugal. The Man – In the Mountain, In the Cloud
Je me demande encore comment cet album est passé sous le radar de tant de monde. Ce n’est pas comme si le groupe était sur un label obscur, il est sur Atlantic! Portugal. The Man, c’est un groupe originaire de Wasilia, en Alaska (si cet endroit vous dit quelque chose, c’est normal : c’est aussi de là que vient l’étoile filante de la politique américaine Sarah Palin) qui a un faible pour le rock plutôt psychédélique et les parutions d’albums annuelles. Yep. Si ça continue de même, ils vont être les Woody Allen de l’indie.
Leur sixième album en six ans, In the Mountain, In the Cloud, est vraiment une grande oeuvre. Tout y est plus grand que nature, comme la terre d’origine du groupe et ce, dès les premières notes de So American, qui en plus de donner le vertige, impose le rythme au reste de l’album. Les 40 minutes qui vont suivre suivent le même traitement : des orchestrations brillantes qui transforment ces pièces en hymnes taillés sur mesure pour être chantés au beau milieu d’un stade ou d’un autre grand amphithéâtre d’envergure. Sleep Forever est une fermeture sublime qui rend parfaitement le mot « épique ».
C’est LA découverte de l’année, du début à la fin de l’album.

 
3. My Morning Jacket – Circuital
My Morning Jacket a passé les dernières années à repousser les frontières du country-rock, à un point tel que certains les appellent les Pink Floyd du Kentucky. Enregistré dans un gymnase attenant à une église de leur ville natale (Louisville), Circuital représente en quelque sorte l’aboutissement de ces années d’expérimentation. Jamais vraiment country, jamais résolument indie, l’album a un son qui lui est propre tout en demeurant extrêmement accessible. Même la très longue Circuital (la pièce-titre), malgré ses sept minutes, s’écoute aisément.
Quand elle est en forme, la bande à Jim James fait un boulot impeccable. Sur Circuital, My Morning Jacket est dans la forme de sa vie.

 
2. Wilco – The Whole Love
Après un album éponyme extrêmement classique dans sa forme, Wilco offre un plat substantiel à ses fans avec The Whole Love, oeuvre majeure qui ira rejoindre Yankee Hotel Foxtrot comme meilleur album du groupe.
Beaucoup moins country que sur Wilco (The Album), le groupe a composé une douzaine de pièces, allant de la ballade folk de 12 minutes (sublime One Sunday Morning) au rock progressif (Art of Almost, pièce d’ouverture efficace offrant un des solos de guitare les plus endiablés de l’année), tout ça en passant par l’indie pop (Dawned on Me) et le rock un peu glam sur les bords (Standing).
Même trois mois après sa sortie, on ne se lasse pas d’écouter The Whole Love.

 
1. Feist – Metals
S’il y avait un album que j’attendais cet automne, c’est bien ce quatrième album de Feist, dont les vignettes sur le site de l’auteure-compositrice-interprète promettaient quelque chose de très intéressant. Mes attentes étaient peut-être même un brin exagérées. Cependant, ceux qui ont lu ma critique de l’album sur ce site savent à quel point cette réunion entre l’envoûtante Leslie et moi a été agréable. Le spectacle du 6 décembre dernier (cette liste était déjà coulée dans le béton) n’a qu’ajouté à mon grand amour pour cet album.
Sur Metals, Leslie Feist a décidé de s’éloigner un peu de la pop un peu fofolle (et irrésistible, il faut le dire) qui l’avait fait connaître. Vous ne trouverez pas de 1234, ni d’Inside and Out sur cet album. Vous aurez toutefois la chance d’entendre quelques-unes des plus belles chansons folk-pop de l’année, composées et interprétées par une artiste qui a décidé de ne faire aucun compromis, pour l’amour de l’art qu’elle pratique. La voix douce et aérienne de Feist se marie à merveille avec les choeurs de Mountain Man, qui ajoute une profondeur incroyable à des chansons qui n’en manquaient déjà pas. Les arrangements sont sublimes et ne volent jamais la vedette.
Certaines pièces donnent tout simplement la chair de poule en raison de leur charge émotive (GraveyardCaught a Light WindComfort Me). D’autres chansons sont des oasis de calme et de sérénité (Cicadas and Gulls) sans être plates pour autant.
Feist ne se fera probablement pas de nouveaux fans avec cet album. Elle pourrait peut-être même en perdre quelques-uns en cours de route, dont ceux qui étaient là pour les morceaux plus pop (et ils sont nombreux). Je crois que Leslie Feist s’en fout un peu. C’est en plein le genre de personnes qui crie « Qui m’aime me suive! » sur tout les toits tout en se disant « pis les autres, ben tant pis pour eux. » Oui, tant pis pour eux. Passer à côté de tant de beauté.
Pfffft.
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