Critique : Bernhari – « Bernhari »

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Bernhari
Bernhari (Audiogram)[/caption] Si vous n’aviez jamais entendu parler de Bernhari jusqu’à maintenant, ne vous inquiétez pas, c’est normal. À moins de l’avoir vu en première partie du spectacle de Fontarabie ou d’en avoir entendu parler lorsqu’il faisait partie des formations L’Étranger et L’Ours (ne cherchez pas, monsieur a effacé toutes les traces de ces projets), les chances d’entendre parler de ce jeune auteur-compositeur-interprète-multi-instrumentiste ont été plutôt minces. Ça devrait changer. Voyez-vous, Bernhari lance un premier album que j’écoute en boucle depuis une semaine et qui étonne par son mélange réussi de shoegaze et de chanson (certains ont même évoqué Claude Léveillée). Réalisée par Emmanuel Éthier (que vous avez pu entendre avec Jimmy Hunt) et enregistré en compagnie d’Éthier, de Shawn Cotton et Simon Quévillon, cette première proposition nous ramène en plein printemps érable, qui a fortement touché l’artiste. On peut dire sans se tromper que l’écriture de Bernhari est d’un grand romantisme. Ça sent l’amour et l’espoir autant que la révolte dans son récit. La hargne des guitares remplies de distorsion autant que la douceur du piano qui l’accompagne dans les chansons les plus douces. Après quelques écoutes, on ne peut qu’être impressionné par la qualité de l’écriture de ce jeune artiste, tant sur le plan du récit qui ne tombe jamais dans la facilité, laissant à l’auditeur tout l’espace nécessaire pour se faire son propre cinéma, que sur le plan de la musique, qui apporte quelques nouvelles couleurs à la palette de la chanson d’ici. D’Ouverture à Bouquet final, il est difficile de trouver une chanson qui n’a pas son attrait particulier. Chaque pièce a un petit quelque chose de spécial qui nous donne envie d’y revenir tout en nous laissant la possibilité d’y goûter sans devoir écouter le reste de l’album. Pourtant, si chacun des éléments semble à lui seul constituer une oeuvre complète, l’album dans son ensemble, construit comme un gros feu d’artifice qui gagne en romantisme ce qu’il perd en hargne, jusqu’aux grandes explosions du Bouquet final, en constitue une autre qui mérite totalement notre attention. Avec cet album ambitieux, Bernhari apparaît comme un nouveau joueur important sur la scène musicale québécoise. Du moins, il va falloir le surveiller. En attendant, on savoure. Romantique, idéaliste et excellent.

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