Festival d'été de Québec 2014 – Compte-rendu du 12 juillet

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Sarah CochraneSarah Cochrane, scène Hydro-Québec La jeune auteure-compositrice-interprète qui a reçu le prix FEQ au dernier Festival de la chanson de Granby avait tout à gagner et rien à perdre en ce beau midi ensoleillé. Accompagnée d’une pianiste, d’un guitariste et d’une violoncelliste, l’artiste a présenté des compositions sages, mais vachement bien écrites. Un premier mini-album est prévu d’ici la fin de l’automne. On va surveiller cette jeune artiste de près.  

Billie BrelokBillie Brelok, scène Hydro-Québec

Celle qui s’est sauvée avec le prix FEQ lors du Printemps de Bourges est venue proposer son rap acerbe au public québécois, qui avait peur de se mettre en première rangée à cause des basses, beaucoup trop fortes pour la petite scène. Cependant, les quelques courageux qui se sont aventurés en ont pris pour leur rhume, ça dansait au rythme des mots balancés à leur figure par la jeune rappeuse! Accompagnée d’un DJ, d’une guitare et d’une basse, Brelok, qui a également des origines péruviennes, a aussi rappé en espagnol. Si je me fie à ma connaissance de la langue de Cervantés, les mots de Brelok étaient beaucoup plus tendres, comme s’il s’agissait d’un rêve. Prestation coup de poing qui a été un coup de coeur pour plusieurs.  

FéféFéfé, scène Hydro-Québec

Mais quelle énergie ce Féfé possède-t-il! Il commence sa prestation dans la foule, n’a même pas commencé à chanter qu’il nous fait lever les bras dans les airs, et n’a même pas entonné un refrain qu’il nous fait danser! Il nous lance à gauche, à droite, nous fait sauter, tout ça sur ses chansons pop super sympathiques. Entouré d’excellents musiciens, Féfé nous a offert ses compositions pop dansantes et ensoleillées, qui ont petit côté Karim Ouellet (avec qui il a déjà collaboré), petit côté exotique en plus. À son départ, après un rappel bien mérité, il faisait chaud au Carré!  

Émilie SimonÉmilie Simon, scène Hydro-Québec

Madame Simon s’est pointée sur scène avec une vingtaine de minutes de retard et on dirait que ce contretemps lui a fait perdre une partie de son public, qui est parti après quelques pièces. Dommage pour eux, car la chanteuse française était en voix et les pièces de sont plus récent album, Mue, sont fort jolies. Problème de rythme? Début trop tranquille, qui a assommé le public? Difficile de le savoir. Faut dire que la Place d’Youville attire surtout les curieux, qui n’ont pas pris le temps d’écouter l’artiste avant de se déplacer. On va se reprendre, Émilie. On va se reprendre.  

Tire le coyoteTire le coyote, Petit Impérial

Si je terminais mon Festival d’été sur cette note, celui-ci serait magistral. Au Petit Impérial pour un troisième soir de suite, Benoit Pinette a cette fois-ci mis le paquet : en plus de ses collaborateurs réguliers (dont la toujours ravissante Sylvia), il a fait appel à l’excellent guitariste Simon Pedneault (Louis-Jean Cormier, Who are You), au pianiste Fred Desroches et à la surprenante Marie-Christine Roy au violon. Pedneault a fait quelques reprises, dont I’ve Just Seen a Face, des Beatles, toujours un classique. Tire le coyoteQuant aux pièces de Tire le coyote, on peut dire qu’elles sont devenues, le temps d’une soirée, plus grandes que nature. C’est fou ce qu’un peu de fiddle et de piano peut ajouter aux émotions transmises par une pièce. Je sais, je suis un peu chochotte, mais les larmes me sont montées aux yeux à au moins trois reprises devant tant de frissons, ce qui ne s’était pas produit aux deux premières prestations. Il y avait beaucoup de bonheur sur scène, suffisait de regarder Pinette lancer des regards approbateurs à tous les musiciens (lui-même avait l’air passablement impressionné par le jeu de Roy) ou distribuer des high-fives à Pedneault, qui trippait. Sylvia était tout sourire à l’arrière, aux choeurs, et elle n’avait pas besoin de se faire prier très longtemps quand elle demandait à la foule de participer! Et Shampoing, lui? Shampoing avait du fun, comme d’habitude. Simon Pedneault (et Tire le coyote)Le public présent a apprécié également, suffisait de les voir crier des YEAH! au beau milieu des chansons, taper follement des mains sur Calfeutrer les failles ou chanter en choeur la finale de Confetti. Normal alors qu’au rappel, après une Bombe à retardement débranchée, la place ait explosé quand le coyote et ses amis ont entonné le classique de Neil Young, Rockin’ in the Free World. Dans le plus pur esprit bluegrass, chacun a eu droit à un solo endiablé, montrant de quoi il était capable. Tout le monde chantait, tapait des mains, et il n’y avait plus personne d’assis à la fin de la chanson. Un de mes cinq meilleurs spectacles à vie. Je me laisse quelques heures pour déterminer où, exactement. L’apothéose. À partir de là, on ne peut que descendre. Pour mieux remonter.   Putain que je suis heureux, aujourd’hui.]]>

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