Critique : Katerine – « Magnum »

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Magnum pour la première fois et qui n’a jamais entendu parler de Philippe Katerine auparavant. C’est aussi ce que se dirait un fan de la première heure en se frottant les mains de plaisir et en affichant un grand sourire. Car avec Philippe Katerine, on ne s’ennuie jamais. De Je vous emmerde à La reine d’Angleterre, en passant par Louxor, j’adore, l’artiste français a su se forger un univers unique teinté d’humour et de fantaisie sans toujours se conformer aux diktats de l’industrie. KaterineSon album précédent, Philippe Katerine, comptait 24 pièces, mais il ne durait que 50 minutes. Presque tous les exercices de style possibles y sont passé. Quel était son passe-temps pendant qu’on se tapait Philippe Katerine? Enregistrer une reprise par semaine pendant un an avec Francis et ses peintres. Lorsqu’il s’est pointé à Québec pour le Festival d’été 2013, c’était d’ailleurs pour présenter ces reprises au public (qui était un peu surpris). Évidemment, c’était génial pour certains (j’en suis) et pourri pour d’autres. L’été dernier, les Français ont droit à un nouveau simple de Katerine : Sexy Cool. Tout le monde s’est posé la question : Ouate de phoque? Tout à coup, Katerine se prenait pour un dieu de la disco rétro! Le deuxième simple, Efféminé, en rajoutait une couche tout en collant « grosses couilles » et « Kinder Bueno » dans le même vers. Enfin, au début de l’année, on a eu Patouseul, une autre chanson dansante aux paroles complètement folles. En même temps, on apprend que Magnum, l’album, sera accompagné d’un film (qui sera présenté le 12 avril sur Canal+ en France… les abonnés canadiens pourront sûrement le voir plus tard). Alors, cet album? Tout d’abord, on danse du début à la fin. La musique du compositeur SebastiAn est fluide, quoiqu’elle manque un peu de mordant. C’est funky, c’est disco, ça s’aligne sur Random Access Memories de Daft Punk, mais en beaucoup plus cheap et homogène. C’est parfait pour danser sans se poser de questions ou pour courir un petit 5 km. Là où ça se gâte, c’est du côté des paroles. Celles-ci sont tellement peu inspirées, si insipides, on se demande où est passé le génie de 1978-2008 et de poulet no 728 120 (un chef-d’oeuvre méconnu). Oh, ce n’est pas une question de premier, de second ou de dixième degré. C’est simplement une écriture paresseuse, comme si notre ami Philippe avait été obligé d’écrire un album plus accessible. C’est triste, parce que quand on sait ce que l’homme est capable de faire, on a de grandes attentes. Qui, cette fois, n’auront pas été satisfaites. Pas grave. Le génie est encore jeune, il va sûrement nous arriver, au champ gauche, avec un truc complètement fou. En attendant, on peut toujours danser sans trop se poser de questions… Quoique… c’est comment, être comme une frite dans un cornet de frites?

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Philippe Katerine – « Magnum » (Barclay) 5/10

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