Gogo Penguin – Grand Théâtre de Québec, 2 juillet 2018

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Ce lundi, la salle Octave-Crémazie recevait la visite du trio instrumental GoGo Penguin. Le groupe de Manchester puise ses racines dans plusieurs mouvements musicaux, avec une base de jazz (sans les longues improvisations), mais aussi de la musique classique et une parentalité avec l’électro et le trip-hop. Bref, nous avions la chance d’observer une curieuse bête qui en était à son arrêt final pour sa tournée nord-américaine après un passage réussi au Club Soda dans le cadre du Festival de jazz de Montréal.

Le concert a débuté avec le trio de chansons d’ouverture du dernier album A Humdrum Star. Le groupe a d’abord servi la délicate Prayer en guise d’introduction avant d’enchainer avec Raven et Bardo, deux morceaux aux influences électroniques marquées. C’est d’ailleurs les pièces de cette nouvelle parution qui furent centrales lors de la soirée. La pièce Transient State supportée par les rythmes nerveux et spectaculaires du batteur Rob Turner et Window qui met quant à elle de l’avant l’aventureuse ligne de contrabasse de Nick Blacka furent spécialement réussies parmi les nouvelles compositions.  Ce dernier s’est aussi adressé à la foule dans un étonnant français pour présenter le groupe et les musiciens.

Les moments les plus enivrants de la soirée sont survenus lors des prestations de deux pièces de l’album v2.0. Il y a d’abord eu Home, pendant laquelle Blacka mélange pizzicato et percussion en frappant divers endroits de sa contrebasse à l’aide de ses mains. L’effet, bien qu’audible sur la version studio, est spécialement spectaculaire en concert. One Percent était quant à elle le meilleur exemple des prouesses techniques du trio. La polyrythmie est hautement efficace et met en vitrine le talent et la cohésion incroyable des trois musiciens.

Le piano était parfois un peu fort considérant qu’il est probablement l’instrument le plus minimaliste dans la plupart des morceaux. La plupart des pièces sont bâties autour des lignes mélodiques de la contrebasse ou des rythmes effrénés et complexes de la batterie.  Au final, on sort de la prestation en ayant l’impression que la musique a été au centre de la soirée. Le groupe ne présente pas de mise en scène particulière ou d’éclairage incroyable. L’emballage sobre permet en somme d’apprécier les nombreuses subtilités de la musique de Gogo Penguin.

C’était audacieux pour le Grand Théâtre de programmer un tel groupe à l’aube du FEQ et malgré le fait que la salle n’était pas comble, les spectateurs présents ont apprécié et l’ont bien rendu au trio.

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