Entrevue : Vendou

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Doux or Die en tant qu’artiste solo. Le jeune artiste montréalais évolue depuis 2011 au sein de l’Almalgame, un groupe de rap montréalais qui se fait de plus en plus remarquer sur la scène québécoise. Louis-Solem lui a posé quelques questions pour mieux apprendre à connaître son projet ainsi que l’artiste derrière ce nouveau EP. (Cliquez ici pour savourer son EP tout en lisant l’entrevue) 1) Pourrais-tu te présenter en quelques mots? Je suis Vendou,  anciennement Ph Vendou, Lomkonomledoux, Vent Doux, .Du,  HorsePower,  Perestrial Horse et Ph Windu ou, en d’autres mots, le pouvoir de la douceur pointée de l’éolienne équestre (merci Catboot). Je passe ma vie entre un bon livre et un verre de gin ou une sour beer, entre la musique et les rigolades (dont je suis l’inventeur) ainsi qu’entre un bain moussant et une boogie night avec Les Fourmis. Quand j’ai un peu de temps libre, je le consacre à l’élaboration d’un coup d’état qui mettrait le #GentilGang à la tête de l’ordre mondial. 2) Que signifie Vendou? Es-tu le nounours de L’Amalgame? Le rappeur au cœur tendre?  Tout simplement parce que ça me va comme un gant (de velours). Des fois, les gens qui ne me connaissent pas pensent que « Vendou », c’est mon nom de famille. Le nounours de L’Amalgame, c’est John Wayne. Oui, j’ai le coeur tendre, et je l’assume. Souvent, dans un milieu comme le rap, la tendresse, la douceur et les émotions sont négativement associées à des faiblesses; pour moi, se montrer au grand jour tel que nous sommes, que nous soyons un tough ou un tendre, c’est une preuve d’authenticité et par le fait même d’une certaine force de caractère. But don’t start me sur des sujets sensibles, j’ai un petit coté bien insolant caché derrière toute cette douceur. 3) Comment et pourquoi as-tu commencé à faire du rap, et comment les raisons d’origines ont évolué avec le temps? Le premier CD que j’ai reçu dans ma vie était Phrenology de The Roots, je devais avoir dix ans. Étonnamment, je n’ai vraiment pas accroché. À l’époque, je préférais Blink 182, Sum 41, Slipknot, etc., ou encore les vieilles cassettes de Joe Dassin, Francis Cabrel et Gérard Lenormand que ma mère mettait dans l’auto. Je pense que, avant le rap, en tant que musique, j’ai développé un goût pour l’univers des mots, résultat de la combinaison entre les livres que mon père ma mis entre les mains très jeune, et ma passion pour François Pérusse (je fais des (mauvais) jeux de mots 24 h/24.) Cette passion pour les mots, l’époque et les fréquentations de jeunesse m’ont inévitablement amené vers l’univers du rap : Wu, Biggie, Big L, Jay-Z, IAM, Oxmo, La FF et tous les autres classiques y sont passés. Néanmoins, le vrai déclic s’est effectué en 2011 lorsque j’ai découvert Nekfeu, Alpha Wann, Jazzy Bazz et tout le crew de l’Entourage. J’avais alors 18 ans. Si au début l’envie de faire de la musique s’est développée naturellement dans le sous-sol du Castel Fortin, elle est vite devenue pour moi une façon de canaliser mon hypersensibilité et de me valoriser, voire de m’accomplir, via un projet que je considérais plus grand que moi.   [caption id="attachment_56915" align="alignleft" width="300"] VendouDoux or Die[/caption] 4) Pourquoi veux-tu partir ton projet solo? As-tu une direction artistique personnalisée que tu aimerais développer par toi même? J’ai pris la décision de partir en solo, car je ressentais le besoin de confronter mes faiblesses. À force de faire de la musique en groupe (L’Amalgame et Les Fourmis), ça devient facile de s’appuyer sur les autres. Je voulais aussi m’imposer mes propres contraintes et démontrer que j’étais capable de créer des chansons complètes et variées et maîtrisées sur tous les niveaux (écriture, arrangement, refrain, couplets, etc.). Au niveau de la direction artistique, je refuse de me mettre dans des boîtes. Si Doux Or Die était très planant, le prochain EP que je prépare sera dans des ambiances beaucoup plus festives. Le seul truc auquel je tiens vraiment est la qualité de mes textes et l’authenticité tant de l’interprétation que de la façon de diffuser ma musique. Je suis Vendou et non Vendu. 5) Qu’est-ce que tu espères accomplir avec ce projet solo? As-tu des projets, des rêves? L’autre jour, j’ai rêvé qu’il y avait des prises électriques sur les murs de briques à Montréal, et qu’il était seulement possible d’y brancher  des clippers. Résultat : je me suis rasé les cheveux en me réveillant. Sur une note plus sérieuse, ce projet représente la première brique de mon édifice. C’était une façon pour moi de get out there. Je souhaite sortir un deuxième EP dans le même format, prévu pour l’été, et possiblement un projet collaboratif (surprise). Je me donne un an pour faire le point et estimer le potentiel d’un éventuel album complet. 6) Aimerais-tu vivre de la musique? 40k or die trying. 7) Comment qualifierais-tu la scène rap au Québec ? Autant florissante que handicapée. Florissante de par le grand nombre d’artistes et de nouveaux projets qui s’y démarquent de jour en jour, handicapée de par le petit nombre de plateformes crédibles et accessibles au grand public qui existe. Beaucoup de respect pour les gens qui percent via les réseaux, qui ouvrent des portes à ceux qui les précèdent et qui remplissent des salles partout à travers la province (voir l’autre bord de l’Atlantique), que ce soit de façon indépendante ou à l’aide d’un label. 8) L’industrie de la musique est en pleine transformation, comment penses-tu être en mesure de te positionner dans ce milieu en crise? Nous sommes définitivement à l’ère du prêt-à-manger et du tout cuit dans le bec. Les LP sont de moins en moins viables, et la subsistance via la vente de CD l’est encore moins. Tout passe par le visuel, les plateformes de streaming et ce que j’appelle une « carte de visite ». Le format du EP est l’option la plus pertinente pour se faire découvrir, de même que les singles réguliers via des plateformes comme SoundCloud, YouTube, etc. En d’autres mots, si tu veux te démarquer, tu dois rester #actif. Un bon exemple à l’étranger est le rappeur Russ, qui a obtenu du succès à force de publier single après single sur SoundCloud, quelque chose comme 85 en tout autant de semaines. Sinon, plus proche de nous, il y a mon excellent boy Fouki qui a appliqué la même stratégie pour se faire remarquer. Je pense qu’il suffit de savoir doser quantité et qualité et de savoir saisir les opportunités au fur et à mesure qu’elles se présentent, tout en restant authentique et original dans sa proposition musicale et dans la diffusion de cette dernière. 9) As-tu un fantasme de collaboration artistique? Si oui, lequel? Si on parle d’un rappeur, je suis un très grand fan de Nekfeu. Ça serait mon call sur le fly. Sinon, dans la francophonie, je dirais Joe Dassin. J’apprécie beaucoup sa poésie et sa nonchalance. Rest in peace, munga. 10) Tu viens de lancer ton premier EP, quelle est la suite pour ce projet? L’écouter en prenant un bain moussant au sel d’epsom afin d’en apprécier toute la délicatesse. Pour en savoir plus sur Vendou, consultez sa page Facebook ainsi que celle de L’Amalgame. https://www.facebook.com/phvendou/ https://www.facebook.com/lamalgizzle/]]>

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