Maude Audet – « Comme une odeur de déclin »

PAR

Maude Audet
Comme une odeur de déclin
(Grosse Boîte)[/caption]

Comme une odeur de déclin est le deuxième album complet de Maude Audet, cette fois réalisé par Ariane Moffat et soutenu par la maison de disques Grosse Boite. Initialement, le titre provient d’une adaptation francophone de la titanesque Smell Like Teen Spirit parue l’an dernier sur son Bandcamp et depuis disparue dans le gouffre sans fond de l’Internet.

Gallaway Road ouvre l’album d’une façon convaincante avec sa délicate mélodie de guitare mélancolique. C’est déjà, dès la première chanson, parmi les meilleures compositions que Maude Audet nous ait offertes jusqu’ici. Sur Nos lèvres retournées, on retrouve des sonorités évoquant ses chansons précédentes. On retrouve cependant un petit quelque chose de plus riche dans l’ensemble, ce qui faisait parfois défaut sur l’offrande précédente plus linéaire d’Audet. Est-ce la batterie inventive, ou plutôt les délicats choeurs en arrière-plan? Ce qui est certain, c’est qu’à l’écoute de ces compositions on entend rapidement la volonté des artisans de ce projet d’enrichir globalement les sonorités de ce disque. Plus loin, impossible de ne pas avoir un immense coup de coeur pour la merveilleuse Dans le ruisseau sur laquelle Antoine Corriveau vient y poser sa voix. Sans être essentiel à la pièce, cet ajout est fort sympathique et la pièce sied bien à l’univers de ce dernier. Les arrangements de cordes par la polyvalente Marianne Houle sont somptueux et ils en font une pièce maitresse de ce disque. Léo complète avec délicatesse la solide première moitié de ce disque.

Si après l’interlude quasi instrumental Dépeuplée, quelques pièces tombent un peu à plat, l’album se conclut de belle façon. Il y a d’abord Mirage, la pièce la plus rock de l’album, sur laquelle on peut sans aucun doute déceler l’influence de Marie-Pierre Arthur (qui a d’ailleurs fait grâce de ses talents de bassiste sur cet album), puis l’épilogue de ce court disque intitulé La montagne, est une autre magnifique pièce soutenue par un subtil rythme chevaleresque de la batterie de Robbie Kuster (connu pour son travail avec Patrick Watson).

Les textes flirtent souvent autour des très fertiles thèmes des relations amoureuses, parfois belles, parfois difficiles, sans jamais sombrer dans le misérabilisme ou le kitsch. La plume vaporeuse et poétique de l’auteure, soutenue par l’écrivaine Erika Soucy, est efficace. Cette fois cependant, c’est l’apport des mélodies vocales plus travaillées et des textures sonores plus variées qui permet à Maude Audet de délivrer un des très bons disques de cette rentrée.

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Voici quelques photos du lancement prises au Knock-Out le 28 septembre dernier
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