[SPECTACLE] Modern Primitive ressuscité pour une soirée à l'Anti avec Hopital

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Le soir de l’halloween, les mélomanes s’étaient donné rendez-vous à l’Anti pour une soirée pas mal spéciale. Organisée autour de la fête de Joey Proteau, la célébration réunissait deux bands de Québec. Modern Primitive, band où on retrouvait Joey avant qu’il consacre son temps et sa créativité à son projet plus intimiste Ego Death,  était disparu de la carte depuis belle lurette. Lorsqu’ils ont envoyé l’invitation à Hopital, ces derniers n’ont pas trop eu le choix d’accepter de participer à cette soirée unique pour les mélomanes nostalgiques.

[caption id="attachment_33905" align="alignleft" width="300"]img_9821 HOPITAL (Crédit: Nathalie Picard)[/caption]

C’est sans tambour ni trompette que le duo Hopital, formé d’Adam Bergeron à la guitare et Mathieu Labrecque à la batterie (ex-Pechblende), a balancé les premières notes du concert, après avoir tout simplement souhaité joyeux halloween à l’assistance, commençant sur les chapeaux de roue. Adam s’était déguisé pour l’occasion en Joey, avec de belles chaussures, des jeans aux bas roulés, un t-shirt blanc, des cheveux longs et un bonnet noir. Les compos qu’on pourrait qualifier de math-grunge-progressive (?) sont entièrement instrumentales, énergiques et bourrées de changements frénétiques et de rythmiques syncopés. Malgré les revirements abrupts du rythme, la guitare et la batterie restent scotchés l’un à l’autre et arpentent frénétiquement les dédales du rock. L’environnement sonore est plutôt dépouillé, quelques effets superposés qui varient à quelques occasions mais restent souvent tous enfoncés pour laisser au jeu de guitare le soin de changer les sonorités, alors que le rythme de la batterie, lui, change presque constamment, tout en procurant un effet de répétition agréablement hypnotisant. Le tout est à la fois sportif et enjoué, unique et fascinant, mais le set s’est interrompu un peu trop abruptement. Bon on leur pardonne, c’est lundi, il se fait déjà tard et il reste le clou du spectacle, le comeback de Modern Primitive, qui s’installait déjà sur scène rapidement après les dernières notes pour garder la dynamique de la soirée le plus intact possible pendant l’entracte. Hopital ça a rocké pas mal en tous cas, qu’on prenne ce gif pour preuve.

www-gifcreator-me_agq3ns                 [caption id="attachment_33906" align="alignright" width="300"]MODERN PRIMITIVE (Crédit: Nathalie Picard) MODERN PRIMITIVE (Crédit: Nathalie Picard)[/caption]

 Le retour sur scène de la formation que je qualifierais assez librement de dream grunge – le groupe préfère slacker rock – était quelque chose que je ne voulais pas manquer, car je me souvenais que le groupe avait de belles qualités qui lui avaient procuré un certain succès à l’époque avant qu’ils ne se disjoignent. Le guitariste-chanteur Joey Proteau a probablement eu envie de revivre des vieux souvenirs et convié ses partenaires d’antan à la rejoindre sur scène l’instant d’une soirée, ou plus, qui sait. Parmi ces partenaires, on retrouve JD Lajoie à la guitare (LOS), Charles Allard-Poulin à la batterie et Simon Blanchet à la basse, et ils semblaient bien contents de retrouver ce répertoire délaissé depuis quelques années l’instant d’un concert malgré tout sans prétention, après seulement deux pratiques pour rafraîchir la mémoire des musiciens. La chimie opère encore, des beats pas mal intéressants se succèdent et des guitares fuzzées viennent s’y empiler. La soirée m’a rappelé le band avait quand même quelques sacrés hits pendant sa courte existance, quand un de ceux-là se fait entendre, «Frequencies», qu’on retrouvait sur le split 7″ avec Drogue, une autre formation bien aimée de Québec disparue depuis et qui partageait son batteur avec Modern Primitive. Soudainement j’ai hâte d’entendre «Divorce» et «Halloween Curse», la pièce qui a peut-être donné en partie l’idée d’un concert à l’halloween, en plus bien sûr de l’anniversaire qui tombait à point encore cette année.

img_9842Lorsque je quittais, ils entamaient apparemment un hommage à Weezer et n’avaient pas encore joué «Divorce», ma préférée. Je ne sais pas s’ils l’ont fait pendant le concert ou après mon départ, mais bon, malgré quelques petits bémols, la soirée a été fort agréable. Le retour sur scène de Modern Primitive, groupe surtout actif en 2012  mais qui a eu un beau succès momentané allant jusqu’à jouer à SXSW, aurait facilement pu attirer plus qu’une cinquantaine de personnes si il ne s’était pas déroulé un lundi soir, en même temps que l’halloween. Espérons que le groupe tente le coup à nouveau un jour.

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