[Le Festif] Compte rendu, 22 juillet 2016

PAR

Avec pas d’casque [caption id="attachment_30145" align="aligncenter" width="640"]Avec pas d'casque - Photo : Jacques Boivin Avec pas d’casque – Photo : Jacques Boivin[/caption]

J’ai ENFIN pu voir Avec pas d’casque, groupe pour lequel je suis (nous sommes!) littéralement tombée en amour à la sortie d’Astronomie en 2012, un des rares CD qui, d’ailleurs, demeurent à portée de main dans le pare-soleil de ma voiture. Et quelle expérience ce fut. Difficile de trouver un lieu plus indiqué que le quai de Baie-Saint-Paul pour nous imprégner de leur folk atmosphérique. Les organisateurs du Festif! nous ont offert ici un match parfait. Le ciel, qui s’annonçait pluviasseux, a semblé s’éclaircir au rythme des ballades tranquilles du quatuor. Même le chant paresseux des mouettes est tombé à point, comme si les volatiles avaient été mandatées spécialement pour l’occasion. Comme l’a souligné Stéphane Lafleur entre deux tounes, il est vrai que les gars se sont faits discrets ces derniers temps. Après un temps de répit, ils ont constaté qu’il était visiblement temps de se remettre au boulot pour leurs fans (et pour eux-mêmes).

Les gars étaient déstabilisés de jouer aussi tôt, mais encore plus fébriles à l’idée de présenter le contenu de leur nouveau CD, Effets spéciaux, qui paraîtra d’ailleurs en septembre. La réponse du public a semblé les rassurer, avec raison. Leur prestation s’est avéré un heureux amalgame entre classiques et nouveauté, charmant toute la foule rassemblée et faisant sans doute gagner à la formation de nouveaux fans parmi les nombreux enfants présents. Nous avons eu notamment le plaisir d’entendre les très efficaces nouvelles chansons, dont le style et la poésie, à la fois douce et réflexive, ne sont pas sans rappeler ceux de leur précédent opus. Et cela n’est pas un reproche, bien au contraire! C’est précisément ce qu’on aime, ce qu’on voulait entendre et ce qu’on ne se lassera pas d’entendre. J’ai hâte de courir chez mon disquaire. (Tatiana Picard)

Yves Lambert

[caption id="attachment_30157" align="alignright" width="300"]Yves Lambert - Photo : Marie-Laure Tremblay Yves Lambert – Photo : Marie-Laure Tremblay[/caption] En réponse à l’appel du show surprise nous nous sommes dirigés en coup de vent vers le Café Arômes et Saveurs (qu’on a vite adopté) Pour attraper Yves Lambert et son comparse, en équilibre sur la micro-terrasse. Le café était rempli de curieux qui ont pu entendre quelques chansons tirées du répertoire traditionnel de celui qui a longuement mené La Bottine Souriante. Un maître au sommet de son art, toujours sympathique et bon enfant qui sait nous raconter de belles histoires au rythme du violon et de l’accordéon.  On a entendu dire qu’il avait séduit une gang de « ti-jeunes » avec son spectacle sous chapiteau en fin de soirée où il a retrouvé d’anciens compères.

Nicolas Pellerin et les grands hurleurs

[caption id="attachment_30160" align="alignleft" width="300"]Nicolas Pellerin et les grands hurleurs - Photo : Marie-Laure Tremblay Nicolas Pellerin et les grands hurleurs – Photo : Marie-Laure Tremblay[/caption] Juste en face sur la scène gratuite, Nicolas Pellerin et les grands hurleurs s’exécutaient devant une foule enthousiaste prête à se déhancher et à taper des mains au rythme de la musique néo-traditionnelle saupoudrée de world, particulièrement tirées de leur dernier album, le joliment nommé ¾ Fort. Une belle découverte qui nous rappelle qu’un peu de trad est ZE moyen de faire lever le party. Particulièrement l’après-midi dans une foule bigarrée pleine d’enfants, de touristes et de festivaliers aux yeux petits!

Mathieu Bérubé

[caption id="attachment_30178" align="aligncenter" width="640"]Mathieu Bérubé - Photo : Jacques Boivin Mathieu Bérubé – Photo : Jacques Boivin[/caption] Le jeune auteur-compositeur-interprète a présenté ses chansons sur la nouvelle scène du Pantoum, située dans la cour arrière du Tony et Charlo. Et surprise, de nombreuses personnes ont répondu à l’appel! Faut dire que les chansons de Saudade, sont plus récent album, sont une excellente solution de rechange pour les fans des Barr Brothers qui n’ont pas pu entrer dans le chapiteau. Des pièces riches et complexes, parfois tendres et introspectives, parfois rythmées et enjouées, composent le menu bien équilibré de Mathieu Bérubé, qui était entouré de ses solides musiciens (dont Mélanie Venditti au violon et au thérémine – oui, oui, y’a pas que les Barr pour sortir des instruments particuliers à l’heure du souper! Le public a bu les paroles et la musique de Bérubé, certaines personnes allant même jusqu’à se coucher en cuiller quelques instants à l’invitation de celui-ci. Un très beau moment et une belle découverte à faire. (Jacques Boivin)

Keith Kouna

[caption id="attachment_30188" align="aligncenter" width="640"]Keith Kouna - Photo : Marie-Laure Tremblay Keith Kouna – Photo : Marie-Laure Tremblay[/caption] C’est dans une ruelle même pas louche qu’un Keith Kouna fatigué du show de la veille a sorti ce qui lui restait de voix pour faire chanter la foule, accompagné de sa guitare et d’un complice. Si le piédestal était sous haute surveillance (on s’excuse du dérangement, Madame) c’est avec le sourire que j’ai pu apprécier la poésie au raz les pâquerettes de ce musicien engagé et la ferveur de ses fans dans un lieu, pour une fois, sans risque. Il a enchainé les balades cruelles (Napalm, La joyeuse) et a même fait revenir le soleil avec le clocher en arrière-plan pour qu’on puisse crier des sacres bien senti, en harmonie sur Coat de cuir. À la fois songé et défoulant, mon coup de cœur! (Marie-Laure Tremblay)

Marco et les Torvis

[caption id="attachment_30206" align="alignleft" width="300"]Marco et les Torvis - Photo : Jacques Boivin Marco et les Torvis – Photo : Jacques Boivin[/caption]

Récipiendaire du prix du public au Cabaret Festif! de la relève, le charismatique groupe Marco et les Torvis nous a raconté de belles histoires à travers ses mélodies folkloriques et ses chansons à répondre entraînantes. Accordéon, contrebasse, cymbales, trompette, saxophone et même une poubelle en guise de percussion se superposaient pour donner un résultat sonore unique, visiblement apprécié par l’assistance.

Nicolas Pellerin et les grands hurleurs, de même que Koriass, nous ont offert quelques pièces à tour de rôle entre les spectacles du haut de l’escalier adjacent à la scène principale. La preuve qu’au Festif!, un temps mort, ça n’existe tout simplement pas. (Marie-Thérèse Traversy)

Les Soeurs Boulay

[caption id="attachment_30220" align="aligncenter" width="640"]Les Soeurs Boulay - Photo : Jacques Boivin Les Soeurs Boulay – Photo : Jacques Boivin[/caption]

Quelques gouttes de pluie plus tard, le soleil est revenu en même temps que les frangines sont apparues sur scène pour entamer la nostalgique pièce Les couteaux à beurre. Visitant tantôt le 4488 de l’amour, avec Jus de boussole ou Sonne-décrisse, tantôt Le poids des confettis, avec Cul-de-sac ou Ôte-moi mon linge, les sœurs semblaient ravies de rencontrer l’immense foule du Festif! pour la première fois. « C’est comme une première date ce soir », a lancé Stéphanie.

Après avoir raconté blagues et confidences sans le moindre filtre, les attachantes musiciennes ont ensuite invité la gagnante du Prix du Festif! dans le cadre de «Secondaire en spectacle», Marion Sylvain, à venir interpréter la touchante Mappemonde avec elles. La jeune auteure-compositrice-interprète de Baie St-Paul a d’ailleurs eu l’opportunité de présenter trois compositions originales, seule à la guitare, en début de soirée.

[caption id="attachment_30234" align="alignright" width="300"]Les Soeurs Boulay - Photo : Jacques Boivin Les Soeurs Boulay – Photo : Jacques Boivin[/caption]

Une reprise dépouillée de Pour que tu m’aimes encore de Céline, nous a un peu mouillé les yeux et touché droit au coeur. Stéphanie et Mélanie ont ensuite demandé aux gens de Baie St-Paul de réaliser leur fantasme : voir quelqu’un faire du bodysurfing pendant leur prestation. Aussitôt demandé, aussitôt exécuté. Les corps se promenaient allégrement sur l’estivale Où la vague se mêle à la grand’ route. Les filles nous ont quittés sur une note festive avec Fais-moi un show de boucane et Langue de bois, pendant que les ballons de plage fusaient de toute part et qu’un arc-en-ciel traversait l’horizon. (MTT)

Half Moon Run

[caption id="attachment_30258" align="alignleft" width="300"]Half Moon Run - Photo : Jacques Boivin Half Moon Run – Photo : Jacques Boivin[/caption]

Sans grande surprise, Half Moon Run a fracassé les records de foule de l’histoire du Festif! hier soir. Je dois l’avouer, j’ai vu plusieurs spectacles de la formation indie-rock récemment mais je prends toujours un plaisir fou à les voir se produire sur scène. On sent qu’ils s’abandonnent complètement à la musique et qu’ils vivent le moment présent à fond, en communion totale avec l’assistance. Et hier, ils ont carrément tout déchiré.

Ce matin encore, mes acouphènes sont toujours présents et mes cordes vocales sont sur le bord de tirer leur révérence. Il faut vivre un show aux premières loges pour saisir l’ampleur du phénomène. Qu’on le veuille ou non, on se fait ramasser par le tsunami musical résultant de la fusion des albums Dark Eyes et Sun Leads Me On. Une entrée en scène explosive sur Turn Your Love, une accalmie sur l’enveloppante Unofferable, un moment acoustique pour Devil May Care et une perte de contrôle euphorisante sur Call Me in the Afternoon.

[caption id="attachment_30255" align="alignright" width="300"]Half Moon Run - Photo : Jacques Boivin Half Moon Run – Photo : Jacques Boivin[/caption]

Pour ceux et celles qui ont assisté à la prestation du quatuor au Festival d’été de Québec il y a quelques jours, le pacing était sensiblement le même. Toutefois, Baie-Saint-Paul a eu la chance d’entendre Devon parler un peu plus en français et de le voir d’un peu plus près alors qu’il s’est élancé dans la foule sans crier gare. La chimie entre les musiciens est palpable, sans compter la véritable bromance de Devon et Conner, qui s’appuient l’un sur l’autre lors de leurs solos de guitare déjantés. La dansante Trust, suivie de Full Circle ont mis fin en beauté à cette grande fête dont on s’ennuie déjà. (MTT)

I.D.A.L.G.

[caption id="attachment_30270" align="alignleft" width="300"]IDALG - Photo : Marie-Laure Tremblay IDALG – Photo : Marie-Laure Tremblay[/caption]

Le groupe montréalais punk-garage psychadélique autour duquel existe un engouement ces jours-ci a réussi à remplir la salle de spectacle de gens réceptifs et prêts à recevoir une solide leçon de rock. Les musiciens ont donné le ton à la soirée en interprétant les pièces bien fuzzées de leur album Post Dynastie paru en 2015. Les six musiciens ont imposé une ambiance sonore chargée dans laquelle on avait le goût de s’enfouir. Parfois pop-electro, parfois prog, la musique d’I.D.A.L.G. happe le spectateur au passage et la présence scénique du groupe est éloquente. Le chant inaudible de Yuki Berthiaume avait quelque chose de mystérieux. Un groupe à voir, définitivement. (Valérie Vinet)

Duchess Says

[caption id="attachment_30295" align="aligncenter" width="640"]Duchess Says - Photo : Jacques Boivin Duchess Says – Photo : Jacques Boivin[/caption]

C’est devant un public réchauffé par le spectacle précédent que la chanteuse Annie-Claude Deschênes est apparue dans toute sa théâtralité. Véritable femme alpha, elle connait, comprend et manipule son public à sa guise. D’ailleurs, le regard défiant, elle nous a demandé « Êtes-vous capables d’encaisser ce qu’on vous sert? ». Elle nous avait dans la paume de sa main. Cris stridents, sons électro-punk-rock, la prestation était explosive et on baignait un peu dans le chaos. Plusieurs spectateurs sont montés sur la scène pour danser et pour chanter avec les musiciens. Des assiettes en styromousse ont été projetées dans la foule; le party était pogné. Un concert de Duchess Says est toujours une expérience marquante grâce au déchainement des musiciens et à la belle folie de la chanteuse. (VV)

Koriass 

[caption id="attachment_30308" align="alignleft" width="300"]Koriass - Photo : Marie-Laure Tremblay Koriass – Photo : Marie-Laure Tremblay[/caption]

Au début de la nuit, Koriass a transformé le chapiteau en véritable dôme de l’amour. Enveloppés par la chaleur accablante qui envahissait le lieu et portés par les mots sentis du rappeur, les festivaliers ont fait le plein de love. L’ambiance était survoltée sur Zombies, Love Suprême et Petit love. C’était mon baptême et j’ai vraiment adoré l’énergie de Koriass sur scène et sa très forte connexion avec le public. Il donne beaucoup à ses fans : les abreuve à même sa gourde, leur fait des high-five et leur chante dans le blanc des yeux. 

Les pièces incluant des échantillonnages de chansons des Sœurs Boulay et des Cowboys Fringants, Blacklights et Supernova respectivement, ont vraiment plu à la foule qui chantait les paroles et fredonnait les mélodies en cœur. Avec son complice Bobby One à ses côtés, Koriass a également puisé dans son répertoire plus ancien, notamment avec la pièce Enfant de l’asphalte. « À GO, on vire sul’ top ! », a-t-il ordonné pendant qu’un mosh pit prenait forme au milieu de la place. Une perfo électrisante et chaleureuse à la fois, un moment rassembleur comme on les aime.

À la sortie du chapiteau, vers les deux heures du matin, un duel endiablé de fanfares prenait place dans le stationnement de l’église. J’en suis venue à la conclusion que Baie-Saint-Paul never sleeps. (MTT)

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