Critique : Shovels & Rope – « Swimmin' Time »

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Shovels & Rope
Swimmin’ Time (Dine Alone)[/caption] Ce groupe a attiré mon attention à la sortie de son premier album (l’excellent O’ Be Joyful) en 2012. D’ailleurs, il a fait partie de mon palmarès de fin d’année et je vous avoue qu’aujourd’hui, je l’aurais beaucoup mieux placé qu’à la 32e position et j’ai encore beaucoup de plaisir à l’écouter. C’est donc avec une grande joie que nous avions appris, ce printemps, que le deuxième album du couple américain (Cary Ann Hearst et Michael Trent) allait paraître à la fin de l’été. C’est avec une plus grande joie encore que j’ai eu la chance d’en entendre une ou deux nouvelles à Bonnaroo. Les attentes étaient donc très élevées. Hearst et Trent allaient-ils être en mesure de les surmonter? Swimmin’ Time est un album rempli de catastrophes. Des incendies, des inondations, des tempêtes, des ruptures… Les temps sont durs pour les héros des histoires de Hearst et Trent. Pourtant, dans chacune des chansons, il y a cette lueur d’espoir. Le bonheur n’est jamais loin. Et il se chante, comme en font foi les perles qui peuplent cet album. La première pièce de Swimmin’ TimeThe Devil is All Around, est du pur Shovels & Rope, une chanson aux airs country-folk assez simple pour être jouée à deux qui mettra les fans de la première heure à l’aise tout en donnant aux nouveaux fans l’idée de remonter quelques années en arrières pour mieux connaitre le duo. À la deuxième pièce, l’entraînante Bridge on Fire, Shovels & Rope a repoussé ses limites. Cette chanson, une histoire de rupture qui sonne autant comme une claque au visage qu’un coup de pied au derrière, où règnent la rythmique du piano, les distorsions de la guitare et la parfaite harmonie des deux voix, se déguste à répétition, comme la suivante, la langoureuse Evil. La suivante, After the Storm, deviendra sans aucun doute un classique et occupera une place de choix dans toutes les prestations du duo. Chanson très triste, mais remplie d’espoir, After the Storm est chantée et jouée avec une belle intensité qui vient nous retrousser les poils à chaque écoute. Quelques chansons plus loin, Pinned aurait facilement pu se trouver sur O’ Be Joyful. Ce qui n’est pas un gros défaut, car jusque là, on avait habilement évité la redite, ce piège qui attend toute formation spécialisée dans la pop de grange (ou l’Americana, si vous préférez). Sur la pièce-titre, un autre petit défaut se remarque (et se démarque), malgré les mélodies géniales : sur Swimmin’ Time (la pièce comme l’album), Shovels & Rope chante presque tout le temps (disons 99 %) en harmonie. Presque jamais une voix seule. Presque toujours à deux. Avec la voix de Trent qui se fait souvent un peu enterrer par celle, beaucoup plus punchée, de Hearst. Ces défauts sont vite oubliés quand on écoute les cuivres d’Ohio, qui nous amènent dans un monde que Tom Waits n’aurait certainement pas renié. Du pur bonheur, qui se poursuit sur le petit country-folk Mary-Ann & One-Eyed Dan. Malgré les quelques défauts de Swimmin’ Time, quand on regarde les pas en avant accomplis par Shovels & Rope, on ne peut qu’être admiratifs. Il y a à peine deux ans, Hearst et Trent vivaient à l’arrière de leur fourgonnette. Aujourd’hui, ils nous offrent un des meilleurs albums de pure Americana depuis un petit bout de temps. Si vous êtes à Montréal, allez les voir le 28 septembre prochain au Corona Virgin Mobile. C’est une joyeuse expérience en soi. À écouter avec plaisir.

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